Des bateaux de pêche ANSEJ détournés pour être utilisés dans l’immigration clandestine

Des bateaux de pêche ANSEJ détournés pour être utilisés dans l’immigration clandestine

Des bateaux de pêche acquis avec des crédits dans le cadre de projets d’investissement ont été détournés pour être utilisés dans l’immigration clandestine vers le sud de l’Europe, a révélé vendredi 4 août le quotidien El Khabar.

Ces projets, des investissements dans le domaine de la pêche, sont inscrits dans le cadre des dispositifs ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) et CNAC (Caisse Nationale d’Assurance Chômage). Le matériel acquis grâce à des crédits auprès des banques publics (des bateaux, des moteurs, des équipements) a été vendu à des réseaux de passeurs pour être employé dans le transport illégal des « harragas », les migrants clandestins, vers l’Europe.

En tout, 160 affaires ont été recensées durant les 10 derniers mois par les services de sécurité. Des dizaines de suspects sont poursuivis en justice dans les tribunaux de 12 wilayas du littoral algérien, selon El Khabar.

Le modus operandi des bénéficiaires des crédits et détenteurs de licences dans le domaine, comme expliqué par le journal, consiste à faire de fausses déclarations en portant des plaintes contre X pour vol de leur matériel. Les bateaux, moteurs et autres équipements sont ensuite soit vendus soit loués à la « mafia » des passeurs qui prennent soin de trafiquer les numéros de série et l’apparence du matériel.

Les « investisseurs » toucheraient environ 700 000 dinars pour les bateaux de petite taille, 1 200 000 dinars en échange des bateaux de 5 à 6 mètres et jusqu’à 4 500 000 dinars pour les bateaux de 9 mètres.

En 2014, une autre affaire de trafic concernant des projets financés par l’Ansej a été révélée par la gendarmerie. Un grand nombre de véhicules de transport volés dans plusieurs wilayas de l’est pour être acheminés vers le Mali. Les auteurs proposaient aux propriétaires des contrats de location alléchants mais avec de faux documents.