Dépréciation du dinar, nouveaux billets , allocation touristique , planche à billets : … La Banque d’Algérie dit tout

Dépréciation du dinar, nouveaux billets , allocation touristique , planche à billets : … La Banque d’Algérie dit tout

Pas de langue de bois. Aucune raison ne le dicte. L’opinion publique est de toutes les façons bien au fait de la crise que traverse le pays. Une conjoncture imposée par une sévère dégringolade des prix du pétrole. La descente aux enfers qui a commencé vers la mi-juin 2014 a duré pratiquement deux années et demi avant que les choses ne commencent à aller un peu mieux (les prix ayant rebondi) vers le début de l’année 2017 après la mise en oeuvre de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour, décidée par 24 pays producteurs Opep-non-Opep. Une décision qui a découlé de l’accord historique d’Alger, lors d’un sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui s’est tenu le 28 septembre 2016 dans la capitale algérienne, en marge du 15ème Forum international de l’énergie. Ce qui fait désormais espérer un rééquilibrage du marché et un meilleur niveau du prix du baril. Avant de pouvoir respirer, l’Algérie a dû prendre un certain nombre de mesures pour réduire son déficit commercial et équilibrer ses finances tout en essayant de ne pas trop recourir à son bas de laine qui a baissé à moins de 100 milliards de dollars alors que son fonds de régulation des recettes qui avait atteint l’équivalent de 70 milliards de dollars à fin 2014 a été épuisé. Le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie a passé au crible, hier, sur les ondes de la Chaine 3, et sans ambages, la situation financière difficile du pays, qui demeure chevillée à ses recettes pétrolières, à commencer par la monnaie nationale qui trinque. En décembre 2017, le dinar s’est déprécié de 15,36%. Y a-t-il un lien avec la conjoncture actuelle? La perte de la valeur du dinar est un «ajustement nécessaire», a fait remarquer Djamel Benbelkacem. «En termes simples, si les monnaies de nos pays partenaires se sont dépréciées par rapport à l’euro et que nous n’avons pas déprécié le dinar, on aurait donné une prime à l’importation en provenance de ces pays-là», a-t-il expliqué. La réduction de la facture des importations, plus de 45 milliards de dollars en 2017, figure parmi les priorités du gouvernement. La parité du dinar peut-elle l’influer? «Le taux de change ne peut pas diminuer à lui seul les importations», affirme l’invité de la Radio nationale d’expression française. «Résoudre le problème des importations, c’est résoudre les problèmes structurels et les grands déséquilibres de notre économie.

Il y a d’autres variables qu’il faut mettre en oeuvre pour rétablir ces équilibres», signale Djamel Benbelkacem qui préconise d’autres variables qu’il faut mettre en oeuvre pour rétablir ces équilibres. Quelles sont-elles? «Il faut améliorer le recouvrement fiscal, rationaliser les subventions et les exonérations…», conseille-t-il. Au sujet de l’option du financement non conventionnel qui risque de créer une situation inflationniste et dégrader davantage le dinar, il dira que «le financement non conventionnel a été mis en place dans une situation exceptionnelle dans le but d’accompagner les réformes structurelles de notre économie qui permettront, sur les cinq prochaines années, de rétablir les équilibres de la balance des paiements et du budget de l’Etat», en faisant observer que «si ces objectifs sont atteints», la valeur du dinar ne sera pas impactée. Comme il soulignera que la mise en circulation de nouveaux billets de banque n’est qu’ un «rafraîchissement» ordinaire qui n’a pas de relation avec une quelconque opération de bancarisation de l’argent de l’informel dont la masse en circulation est estimée à près de 14 milliards de DA. Au sujet de l’allocation touristique, il fera savoir qu’elle n’est pas à l’ordre du jour. «Ce n’est pas le moment, la priorité est aujourd’hui au rétablissement de nos équilibres financiers. Il y a 10 millions de passeports et entre 3 et 4 millions d’Algériens qui voyagent à l’étranger chaque année. Cela représenterait un effort financier qui n’est pas possible dans la période actuelle», indiquera le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie.