Départ à la retraite dans l’éducation: 2 039 dossiers débloqués à Béjaïa

Départ à la retraite dans l’éducation: 2 039 dossiers débloqués à Béjaïa

Fin du suspense, autour du devenir des milliers de dossiers des retraités débloqués au niveau de la direction de l’éducation. Ils seront bel et bien traités par la CNR.

Le flou, qui a longtemps entouré le traitement des dossiers de départs en retraite complète ou anticipée des milliers de travailleurs et d’enseignants du secteur de l’éducation de la wilaya de Béjaïa, n’est plus de mise. Retenus des mois durant au niveau de la direction, créant ainsi un climat de méfiance au sein des travailleurs, ces dossiers ont été remis à la Caisse nationale des retraites. D’ici le mois d’août, les postulants recevront leurs premières notifications, indique une source de la CNR, qui confirme que «quelque 2039 dossiers de départ à la retraite, des travailleurs de l’éducation à Béjaïa ont été réceptionnés par la Caisse nationale des retraites (CNR), soulignant que «le traitement de ces dossiers se poursuivra au cours des prochains mois pour procéder à la notification des décisions provisoires ouvrant droit à un recours comme cela est de vigueur depuis des années».L’affaire des dossiers de retraite de l’éducation de Béjaïa a fait couler beaucoup d’encre depuis l’annonce de la suppression de la retraite anticipée et de la limitation d’âge.

Déjà durant l’année 2016, des milliers de départs ont été enregistrés. Pour l’année en cours l’engouement est encore plus accentué. A un moment donné les travailleurs postulants ont même cru à un rejet déguisé de leurs dossiers. Mais les dernières interventions des responsables du secteur ont quelque peu rassuré jusqu’à cette nouvelle qui scelle définitivement le sort des demandeurs. Les travailleurs et les fonctionnaires qui ont formulé des demandes de départ à la retraite anticipée sans condition d’âge avant janvier 2017, date d’entrée en vigueur de la loi 16-15 du 31 décembre 2016, modifiant et complétant la loi 83-12 relative à la retraite, sont désormais rassurés. Sur le total des départs, plus de 80% relèvent de la retraite anticipée. De enseignants mais également des administrateurs et des travailleurs, ont choisi de partir avant l’application de la nouvelle loi sur la retraite.

Un «phénomène» qui est à chercher non seulement dans l’«amélioration des conditions financières» des enseignants, suite à l’augmentation des salaires intervenue depuis 2010 mais également dans cette crainte de poursuivre son activité jusqu’à l’âge de 60 ans et plus, et les conditions de travail de plus en plus dégradées dans les établissements scolaires. Il est vrai que le secteur de l’éducation perd à travers cette saignée de départs, de nombreuses compétences ayant un niveau d’expérience élevé sur les plans éducatif et pédagogique, mais cela relève d’un droit que personne ne peut refuser. Jusqu’avant janvier 2017, la réglementation autorisait les enseignants hommes à faire valoir leurs droits à la retraite anticipée après respectivement 20 ans de cotisations et 50 ans d’âge, et 15 de cotisations et 45 d’âge pour les femmes.

Ces départs massifs qui ne touchent pas seulement le secteurs de l’éducation ont vite fait d’inciter les pouvoirs publics à réviser le texte, le rendant plus rigide en matière de départ en retraite. Reste à savoir comment les responsables de la direction de l’éducation vont faire pour combler le déficit en matière d’encadrement car le nombre de postes attribués pour la wilaya reste en deçà des attentes et l’on aura encore recours aux contractuels et autres vacataires dont l’expérience en matière d’enseignement laisse à désirer.