Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le docteur Lyes Merabet, a fermement dénoncé, hier, la sortie médiatique du premier responsable de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd.
Ce dernier, en effet, lors du 10e congrès de l’Union de la centrale syndicale Centre, n’a pas manqué de s’en prendre aux syndicats autonomes, critiquant leur recours, selon lui, « abusif » à la grève et leurs autres actions de protestation.
Evidemment ces déclarations ne sont pas passées inaperçues pour les syndicats, notamment ceux de la santé publique qui se prétendent avoir été «délaissés» par ce représentant des fonctionnaires tout au long de leur mouvement de protestation.
Joint par téléphone, le président du Snpsp s’est dit «outré» par les propos de Sidi Saïd, notamment lorsqu’il a évoqué la valeur de la grève, selon lui « disparue sous la pression des actuels syndicalistes ». « Syndicalement parlant, on appelle ce responsable à plus de retenue. Nous nous positionnons en faux par rapport à ces déclarations », a-t-il déclaré, au Midi Libre.
En effet, tout en défendant la ligne de conduite du personnel médical, le docteur Merabet a, en revanche, dénoncé le silence inexplicable du patron de l’UGTA tout au long de la protestation des médecins qui dure depuis trois mois maintenant. « S’il est le représentant des travailleurs de la Fonction publique, alors qu’est-ce qui l’a empêché d’appeler à l’arrêt de notre grève ?
À aucun moment il n’est intervenu à notre propos », a-t-il déploré. « Il devrait agir pour prouver qu’il est réellement le représentant des travailleurs », a-t-il ajouté, soulignant que les secteurs de la santé et de l’éducation représentent les deux tiers de la Fonction publique.
« Au nom de quels fonctionnaires parle-t-il ? », s’est-il indigné. Interrogé sur l’éventuelle augmentation du salaire des praticiens de la santé, évoqué par Sidi Saïd, le président du Snpsp a affirmé que le responsable de l’UGTA « fait dans la confusion puisque rien n’a été négocié ni décidé jusqu’à l’heure actuelle ».
« Nous sommes malheureusement contraints de poursuivre notre mouvement de grève tant qu’il n’y a pas de prise en charge concrète de nos revendications », a-t-il souligné. A ce propos, l’Intersyndicale des praticiens de la santé publique, regroupant les praticiens généralistes et spécialistes, sont conviés à reprendre, aujourd’hui, les négociations avec les responsables du ministère de la Santé.
Selon le docteur Merabet, cette énième réunion de conciliation sera la dernière du genre. « C’est la reprise du dernier round, car on ne compte pas nous éterniser dans ces réunions. On attend des propositions concrètes de la part de la tutelle. On quittera cette réunion soit par une conciliation ou une non-conciliation », a-t-il affirmé.
Ce dernier a réaffirmé son attachement à la prise en charge totale et concrète de toute la plateforme de revendications. A ce titre, le dossier du statut particulier que réclament les grévistes, souligne-t-on, est pratiquement « inamendable » vu sa récente promulgation. Ceci dit, les syndicalistes espèrent toujours sa rectification de la part de la tutelle qui l’a décrété sans leur accord.
« Il faudrait qu’il y ait des instructions politiques qui accompagnent ce genre de décisions administratives. Nous sommes tout de même convaincus qu’on peut faire quelque chose à ce niveau », dira le docteur Merabet. S’agissant de la grève, le mouvement se poursuit en attendant la sortie de crise, a-t-il affirmé.
Le conseil national du Snpsp se tiendra le 9 mars courant, poursuit-il, afin d’évaluer la situation et définir un nouveau plan d’actions de protestation dans le cas où la situation n’aurait pas évolué.
Amel Benhocine