Démantèlement d’une cellule terroriste du Mali en Algérie

Démantèlement d’une cellule terroriste du Mali en Algérie

Algerian police monitor as body bags of victims that were killed during the hostage crisis at a desert gas plant in Algeria's deep south are unloaded from refrigerated trucks that are transporting the bodies to hospital for identification in In Amenas on January 21, 2012. Two days after Algerian forces ended a hostage crisis at a desert gas plant, the exact toll of those killed in the bloodbath remained unknown, amid fears the total number of hostages who died could reach 50. AFP PHOTO / FAROUK BATICHELes terroristes, dans le nord du Mali, fuient l’intervention militaire internationale et tentent de pénétrer dans le sud de l’Algérie.

Les services algériens de sécurité ont démantelé, le samedi 9 mars, une cellule d’al-Qaida dans la ville de Bordj Badji Mokthar située le long de la frontière avec le Mali, a rapporté Echorouk.

Sept personnes, dont deux ressortissants maliens, ont été arrêtés pour avoir facilité l’infiltration sur le territoire d’un certain nombre de terroristes fuyant la guerre dans le nord du Mali. Un huitième suspect se serait pour sa part enfui au Mali.

Les autorités de la sécurité algérienne et les forces de l’armée ont accru leurs mouvements le long de la frontière sud au cours des dernières semaines pour empêcher des militants, fuyant le front du nord-malien, de pénétrer en Algérie. Ces mesures ont aidé les autorités à procéder à l’arrestation d’un certain nombre de terroristes alors qu’ils tentaient d’entrer sur le sol algérien.

La dernière opération sécuritaire en date a été menée par une unité militaire algérienne dans la wilaya de Tamanrasset. Le journal a annoncé que les autorités « ont contrôlé les communications entretenues par le groupe avec les organisations terroristes ».

Il a ajouté que les suspects appartiennent à al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et qu’ils ont utilisé comme quartier-général Bordj Badji Mokhtar, ville située le long de la frontière nord-est du Mali, à proximité du massif de l’Ifoghas. Cette zone montagneuse est devenue un dernier refuge pour les terroristes liés à al-Qaida qui fuient l’intervention militaire menée par les Français et les Africains au Mali.

La mission du groupe était de fournir des renseignements et de prendre des photographies des mouvements de l’armée algérienne qui a intensifié sa présence dans les zones frontalières avec le Mali depuis le début de la guerre dirigée contre les terroristes islamistes au mois de janvier dernier.

Selon des informations, les membres de la cellule se préparaient à faciliter « l’entrée sur le territoire algérien de terroristes fuyant l’enfer de la guerre dans le nord du Mali ». Un grand nombre de terroristes seraient par ailleurs originaires du sud de l’Algérie, notamment de l’Adrar, de Tamanrasset, d’Illizi et d’El-Meneaa dans la province de Ghardaia.

Dans le quartier-général de la cellule terroriste, les forces de sécurité algériennes ont saisi des téléphones par satellite de type Thuraya, des dispositifs de communication, des jumelles de vision jour-nuit, et deux véhicules tout terrain, placés depuis quelques temps sous surveillance par les forces de sécurité. Ces voitures auraient été utilisées par les supects lors de leurs déplacements entre Bordj Badji Mokhtar et Tamanrasset.

Les dirigeants d’AQMI et du Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) oeuvrent par le biais d’intérmédiaires pour procéder au recrutement d’éléments de soutien, tirant profit de la sympathie témoignée envers les groupes djihadistes. D’autres travaillent avec le « Mouvement des Fils du Sahara pour la Justice Islamique », qui avait pour leader Mohamed el-Amine Bencheneb, tué par les forces algériennes durant l’attaque menée contre le site gazier d’In Amenas.

Ces groupes cherchent à reformer les cellules du sud du pays, après que les autorités aient procédé au démantèlement de nombre de ces réseaux dans le sillage des attentats terroristes dirigés contre le siège de la Gendarmerie Nationale à Ouargla et Tamanrasset l’année dernière.

Depuis maintenant des mois, les autorités en charge de la sécurité en Algérie ont surveillé les activités de certaines cellules du sud, qui approvisionnent en carburant, en pièces détachées et dispositifs de communication les groupes salafistes. La supervision et le contrôle de ces cellules dormantes qui soutiennent les terroristes se sont intensifiés à l’issue de l’attaque menée contre le complexe de Tiguentourine, à la mi-janvier.

Les réseaux de soutien au terrorisme servent également à la transmission de messages, d’enregistrements et d’informations, livrant un travail d’espionnage dans les complexes résidentiels et couvrant également des militants au cours de leur infiltration dans le sud du territoire.

Au mois de novembre dernier, les autorités en charge de la sécurité ont appréhendé 61 personnes – 18 Algériens, 29 Maliens et 14 ressortissants de différentes nationalités – à Tamanrasset pour leur coopération présumée avec les groupes armés dans le nord du Mali.

Les membres de cette cellule facilitaient les activités des groupes terroristes dans le nord malien, couvrant leurs mouvements, trafiquant des produits alimentaires et du carburant. Lors de cette opération, les services de sécurité avaient saisi des enregistrements vidéo qui faisaient l’éloge des groupes armés tels que le MUJAO et Ansar-Dine.