Déferlante des candidatures aux législatives: Un casse-tête chinois pour les partis

Déferlante des candidatures aux législatives: Un casse-tête chinois pour les partis

Contrairement aux années précédentes où les partis étaient en quête de candidats pour remplir les listes électorales, cette fois-ci ils se retrouvent devant un excès de demandes.

C’est un raz de marée humain. Les prochaines élections législatives connaîtront une forte affluence des candidats. La convocation du corps électoral jeudi dernier, a provoqué une véritable avalanche de dossiers des prétendants à la députation. Tout le monde en rêve. Ils sont des centaines de milliers à se bousculer au portillon.

Anciens ministres, députés, militants jeunes et même des hommes d’affaires veulent franchir les portes de l’Assemblée populaire nationale et siéger pendant cinq ans. Les structures des partis sont prises d’assaut au sein de la base pour retirer le fichier de candidature. Contrairement aux années précédentes où les partis étaient en quête de candidats pour remplir les listes électorales, cette fois-ci, ils se retrouvent devant un excès de demandes. Le salaire confortable, les déplacements et les avantages qu’offre le statut de député, attirent les convoitises de tous les citoyens. Même les femmes, elles sont nombreuses à se manifester.

Les partis n’auront pas de mal à répondre à l’obligation du quota de 30% des femmes dans les listes électorales. Rien qu’au FLN, les chiffres des prétendants donnent sérieusement le tournis. Au total, 6200 personnes ont déposé leurs dossiers de candidature au FLN pour les prochaines élections législatives, selon le secrétaire général Djamel Ould Abbès. Un chiffre qui dépasse dix fois plus le nombre des sièges que contient l’Assemblée populaire nationale, soit 464 sièges. Un seuil dépassé de loin par les demandes enregistrées au niveau de la capitale qui sont de 618 dossiers de candidature. Ce chiffre sera, sans doute, revu à la hausse avant la fin de l’opération de dépôt de candidature prévue le 5 mars prochain, soit dans un mois exactement.

Le FLN n’est pas le seul à connaître cette abondance. Même les autres partis à l’image du RND, PT, le MPA et TAJ affichent un réservoir consistant, mais à des degrés moindres. Les observateurs de la scène politique sont unanimes à dire que la compétition, pour s’offrir une place au sein de l’hémicycle de Zighoud Youcef, sera serrée, voire difficile. Le nombre des dossiers promet un véritable casse-tête chinois pour les partis. Ces derniers auront la lourde tâche de faire le tri des candidats potentiels qui seront en mesure de garantir des voix et un siège. Ce n’est pas tout. L’opération se déroule sur plusieurs étapes. Le classement des candidats dans les listes électorales est une autre paire de manches qui promet son lot d’ennuis.

Cette question fait l’objet de confrontation dans les coulisses. Des candidats sont même prêts à casquer des sommes faramineuses pour s’offrir la tête de liste. Ce n’est un secret pour personne que l’argent est un élément déterminant dans la bataille électorale. A l’exception de certains partis, la plupart font des listes électorales un fonds de commerce pour se faire une fortune. L’achat des voix a toujours marqué les élections législatives et locales. Pour donner de la crédibilité à cette élection, le vieux parti veut rompre avec ces pratiques.

Ould Abbès promet de déclarer la guerre aux détenteurs de la «chkara». «Au nom du FLN, je m’engage à ce que cela se passe dans la transparence totale. Le choix ne sera pas facile. Mais personne ne va nous dicter quoi que ce soit», a-t-il martelé. Or, ce qui est certain c’est que cette opération ne va pas passer sans tracas pour les partis, en particulier pour le FLN. Elle risque d’être soldée, comme à chaque occasion, par des dissidences et des tiraillements. Devant le nombre important des ministres et des hommes d’affaires qui affichent leur intention de participer aux élections, la donne se complique davantage pour les partis. Ces derniers seront sérieusement harcelés par les interventions des uns et des autres pour se placer en bonne position.