Conséquence inévitable des nouveaux prix des carburants : Hausse annoncée des tarifs des transports

Conséquence inévitable des nouveaux prix des carburants : Hausse annoncée des tarifs des transports

Les représentants des transporteurs se lancent dans une campagne de préparation du citoyen, et des pouvoirs publics, à l’inévitable hausse des tarifs des transports à l’ombre de la loi de finances 2018 qui prévoit une augmentation de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) applicable aux carburants. Une augmentation qui provoque de vives inquiétudes dans les rangs des professionnels du secteur des transports.

Ces derniers appréhendent dans ce sens l’augmentation des charges d’exploitation et se préparent à faire face à la nouvelle donne qui entrera en vigueur après la promulgation de la loi de finances 2018, et qui portera les prix à la pompe à 38,64 DA pour l’essence normale (32,69 DA en 2017), 41,67 DA pour l’essence super (35,72 DA), 41,28 DA pour l’essence sans plomb (35,33 DA) et à 22,8 DA pour le gasoil (20,42 DA), selon le texte portant sur le projet de la LF 2018.

Bien évidemment, les transporteurs cherchent dès à présent à minimiser ces nouvelles charges d’exploitation en procédant à des augmentations des tarifs de transport, avec « effet d’annonce », mais la mission n’est pas de tout repos, eu égard aux difficultés qu’ils ont rencontrées dans ce cadre après l’introduction des augmentations des prix des carburants au mois de janvier 2016. C’est que les tarifs des transports ne sont pas librement fixés par les transporteurs, car il faut pour cela obtenir l’accord préalable du ministère de tutelle pour s’inscrire dans la légalité.

Dans ce contexte, le bureau exécutif national de l’Union nationale des transporteurs (UNAT) a envisagé à l’issue de la séance de travail tenue le 21 octobre dernier, et après concertation, de « tenir le 30 octobre prochain une conférence de presse en collaboration avec d’autres syndicats, en l’occurrence l’ONTA, l’UNACT et l’UGCAA, dont le thème principal sera axé sur la tarification en milieu urbain et suburbain au regard de la loi de finances 2018, qui présage d’importantes augmentations, notamment dans les carburants et ingrédients », selon les termes d’un communiqué de l’UNAT transmis, hier, à notre rédaction.

« L’augmentation de ces produits génère pour l’opérateur une nouvelle charge d’exploitation qui ne peut être amortie que par la majoration du ticket d’embarquement et qui par voie de conséquence sera ressentie par le citoyen usager des transports », ajoute le communiqué en allusion à peine voilée à une hausse des tarifs des transports.

Bien sûr, il y a également à prévoir l’augmentation des tarifs des transports des marchandises qui se répercutera automatiquement sur les prix à la consommation des marchandises transportées. L’effet boule de neige entraîné par la hausse des prix des carburants est ainsi imparable. Reste à savoir ce que vont faire les pouvoirs publics pour amortir la spirale des augmentations de prix.

D’une part, il faut s’attendre à ce que les tarifs pratiqués par les transporteurs publics ne changent pas, mais cela restera sans grand effet du moment que le privé se taille une part majoritaire dans le secteur des transports. Et, il faut également s’attendre à des négociations très serrées avec les représentants des transporteurs, qui semblent justement faire « bloc » afin d’imposer leurs points de vue. Surtout lorsqu’on sait que ces derniers gardent un très mauvais souvenir des négociations menées l’an passée, se sentant trahis par le ministère qui n’a pas tenu ses engagements. Pour rappel, en vue d’amortir les augmentations des tarifs des transports et préserver un tant soit peu le pouvoir d’achat du citoyen, le ministère avait dans le cadre de ces négociations promis une diminution d’impôt et du loyer au niveau des gares routières, « mais rien n’a été appliqué sur le terrain », selon les transporteurs.

Du coup, la confiance n’est plus de mise et certains exigent aujourd’hui des assurances du Premier ministre pour se sentir tranquilles. La hausse des tarifs des transports est donc inéluctable, reste seulement à fixer son taux en concertation avec le ministère de tutelle qui aura la mission très dure de convaincre les opérateurs professionnels de transport de voyageurs par autocar, ou par taxi, ainsi que le transport de marchandises, de se contenter du strict minimum possible.

par Abdelkrim Zerzouri