Conflit au journal Liberté : La grève se poursuit, le syndicat dénonce les “mensonges” de la direction

Conflit au journal Liberté : La grève se poursuit, le syndicat dénonce les “mensonges” de la direction

Le conflit au sein du journal algérien Liberté enclenché lundi,à la suite du licenciement brutal des membres de la section syndicale durcit. Le syndicat a annoncé la poursuite de la grève en imputant la responsabilité à la direction du journal qui a « encore montré ses limites dans la gestion des conflits sociaux ».

Le Directeur de la publication et le directeur de l’administration « ont accentué le «pourrissement » à travers une attitude « irresponsable et outrancière » et en usant de pratiques d’un autre âge » indique un communiqué de la section syndicale qui dénonce des « mensonges et des calomnies ».

Le communiqué souligne que la direction a licencié abusivement la section syndicale, fait entrer la police dans le siège du journal, menacé les travailleurs dont le responsable de la sécurité a proféré des « contrevérités » sur les causes du conflit.

La section syndicale de Liberté fait ainsi référence au communiqué de la direction publié sur le site du journal justifiant le licenciement des membres de la section syndicale à cause d’une violation de la loi et pour avoir bloqué le travail du journal.

«Faux, complètement faux » s’insurge le syndicat qui souligne qu’aucun » action de blocage n’a été entamée et «pour preuve, le quotidien Liberté est paru le lendemain. »

Tout ce qu’il y a eu est une « simple assemblée générale conformément à la convention collective et au code du travail » note la section syndicale en soulignant que la mesure de licenciement viole aussi bien les lois de la République que le règlement intérieur.

Sauvage? Vous avez dit sauvage?

Au sujet du reproche qui leur est fait au sujet de la prise de position jugeant la hausse du prix du journal à 30 dinars comme une mauvaise mesure, la section syndicale interpelle directement Abrous Outoudert, le directeur du journal, en faisant qu’elle ne « peut rester les bras croisés quand il s’agit de l’avenir des travailleurs et de l’entreprise. »

Le syndicat persiste à voir dans l’augmentation du prix du journal comme une « décision suicidaire» qui a entrainé une chute vertigineuse des ventes du journal.

Récusant le qualificatif de grève sauvage, la section syndicale rappelle que le mouvement est « légitime par le taux d’adhérents et de participation, sinon, le journal aurait paru aujourd’hui. La seule chose que nous pouvons qualifier, à juste titre, de sauvage, c’est votre décision de mettre à la porte des pères de famille. »

La section syndicale charge particulièrement le directeur de l’administration et des finances, « premier responsable de la double crise financière et sociale que traverse Liberté » qui a poussé le bouchon jusqu’à tancer grossièrement les travailleurs en leur reprochant de « suivre un syndicaliste qui ne fait même pas la prière ?».

Dénonçant des manœuvres de diversion, le communiqué souligne que les travailleurs ont décidé de ont décidé de poursuivre leur grève illimitée jusqu’à la satisfaction de toutes leurs revendications légitimes notamment l’annulation des décisions de licenciement des travailleur, le rétablissement dans leurs droits tous les travailleurs lésés par la violation délibérée du DAF et du chargé du personnel de la convention collective, le déblocage des congés supplémentaires de l’année 2015/2016.

Les travailleurs exigent également «l’arrêt du harcèlement, des intimidations et des menaces à l’encontre des travailleurs et de leurs représentants » ainsi que d’autres revendications.