Le Cnapeste veut compromettre le déroulement de l’examen: Le Bac est-il menacé?

Le Cnapeste veut compromettre le déroulement de l’examen: Le Bac est-il menacé?

Ce syndicat pourrait décider, unilatéralement et inopinément, de durcir son mouvement à la veille de la tenue du baccalauréat 2018 en appelant au boycott de la surveillance des épreuves et au refus de la correction des feuilles des candidats afin de «forcer» la main à Nouria Benghebrit et réussir à la faire abdiquer. Il est donc impératif de «sauver» le bac, car porter atteinte à la crédibilité de cet examen, c’est porter atteinte à la crédibilité de l’Etat.

Gros nuages sur le baccalauréat 2018. Les quelque 800.000 candidats qui se présenteront le 20 juin prochain pour passer cet examen vont-ils pouvoir le faire sans aucun risque de perturbations? Cette question se doit d’être posée dès lors que le Cnapeste (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation) a appelé à une grève cyclique de deux jours par semaine à partir du 9 avril prochain. Le syndicat justifie sa décision de renouer avec le mouvement de protestation par le refus de la tutelle de répondre favorablement à son exigence d’annuler les ponctions sur salaires opérées pour les journées de grève.

Pourtant, la mesure du ministère de l’Education est tout à fait légale. Elle s’inscrit même dans le respect des principes de l’Organisation internationale du travail (OIT) relatifs au droit à la grève. Elle est aussi en concordance avec les lois d’un Etat de droit et avec l’équité entre les travailleurs. Malgré cela, le Cnapeste recourt à la grève et menace le bon déroulement du baccalauréat. Ne s’agirait-il pas là d’une nouvelle «combine» du Cnapeste visant à porter un coup de grâce à la ministre de l’Education?

Le syndicat pourrait décider, unilatéralement et inopinément de durcir son mouvement à la veille de cet examen en appelant au boycott de la surveillance des épreuves et au refus de la correction des feuilles des candidats afin de «forcer» la main à Nouria Benghebrit et réussir à la faire abdiquer. Le Cnapeste qui n’a pas hésité à mette en danger l’année scolaire de milliers d’élèves, en observant une grève illimitée de plus d’un mois, et à se jouer de l’avenir de milliers d’enseignants qui ont risqué une radiation des registres de la Fonction publique, n’hésitera pas à porter atteinte à la crédibilité de l’enseignement en Algérie en faisant avorter la tenue d’un examen d’une aussi grande importance.

Le citoyen lambda a bien compris que ce n’est pas l’intérêt général qui prime pour ce syndicat, dont les agissements sont loin de s’inscrire dans le cadre de la lutte syndicale. Le Cnapeste qui a, rappelons-le, lancé un appel aux «hautes autorités du pays» à intervenir pour «dévoiler la vérité du complot, de réhabiliter l’école algérienne et de l’éloigner de toutes les formes de provocations et de manoeuvres qui peuvent la pousser vers de nouvelles tensions», est dans une pure logique politique, faisant l’écho de thèses déjà brandies par les contradicteurs extrémistes de la ministre de l’Education. Nouria Benghebrit a été accusée, faut-il encore le rappeler, de mener des réformes qui menacent les composantes de l’identité nationale. C’est en prétextant le «complot» que le syndicat n’a pas signé le procès-verbal final, ni un accord avec la tutelle.

Et c’est sous la couverture du Cnapeste que les islamo-conservateurs cherchent à «réhabiliter l’école». Pour eux, il semble bien que la fin justifie les moyens. L’année 2016 l’a d’ailleurs bien confirmée. La fuite de sujets du baccalauréat à grande échelle n’était pas l’oeuvre de simples hackers voulant s’amuser pour démontrer l’inefficacité d’un système de protection, mais il s’agissait bien d’une machine de déstabilisation actionnée par des lobbys idéologiques nuisibles et puissants. La fraude au bac 2016 a été une occasion inespérée pour les détracteurs de la ministre de l’Education, d’exiger son départ, mais c’était sans compter sur la fermeté de l’Etat qui a affiché son soutien à sa ministre. Le baccalauréat est donc devenu une véritable bataille que mène la République contre des forces obscurantistes.

Une bataille contre le courant islamo-conservateur hostile à la modernisation du système éducatif. Il est donc impératif de «sauver» le bac. Certes, depuis son arrivée à la tête du ministère de l’Education, Nouria Benghebrit a mis en place une batterie de mesures pour réussir la tenue de cet examen. Elle a renforcé le dispositif pour contrer toute tentative de fraude, en mettant en place des équipements de brouillage ou encore de détection d’utilisation de smartphones. Or, pour cette année, le stratagème serait autre. Il serait beaucoup plus pernicieux. La ministre de l’Education, mais aussi le gouvernement, doit impérativement penser à mettre en place les lignes rouges à ne pas franchir. Les enseignants et l’ensemble de l’encadrement de l’examen doivent s’engager officiellement et publiquement à ne pas perturber le déroulement du baccalauréat.

Ces derniers doivent être prévenus clairement que la convocation qui est envoyée par le ministère de l’Education vaut une réquisition qui expose son récepteur, au cas où il ne répond pas, à des mesures disciplinaires. Car porter atteinte à la crédibilité du bac, c’est porter atteinte à la crédibilité de l’Etat, à l’ordre public et même à la sécurité intérieure.