Clôture du Forum sur l’emploi en Afrique hier à Alger: Les lendemains enchanteurs de l’entreprise algérienne

Clôture du Forum sur l’emploi en Afrique hier à Alger:  Les lendemains enchanteurs de l’entreprise algérienne

Selon les participants au Forum dont l’objectif est la mise en place d’un «Livre blanc» sur l’emploi en Afrique, «créer des emplois n’est plus une question sociale, mais sécuritaire».

Le Forum international auquel prennent part 39 pays africains en vue de préparer la réunion du Comité exécutif spécialisé «Développement social, travail et emploi» de l’Union africaine qui va se tenir le 25 du mois en cours à Alger, a pris fin hier dans l’après-midi sur une série d’analyses et de recommandations qui constitueront «le Livre blanc» de l’emploi en Afrique.

«Ce Livre blanc, a expliqué Saïda Neghza, présidente de la Cgea, coorganisatrice de cet événement international avec l’OIT, l’Ousa, Business Africa et Jobs for Africa, s’articule autour de quatre thèmes principaux, selon les plans d’actions nationaux adoptés à Tunis en décembre 2016, à savoir la mise en place d’une approche sectorielle à la création d’emploi, basée sur l’agriculture, l’énergie et les TIC, la promotion du dialogue social pour développer des politiques de l’emploi au niveau national, la promotion du rôle des PME, de l’entrepreneuriat et de l’économie sociale pour construire des chaînes de valeur et un écosystème favorable au profit du secteur privé fort, ainsi que le développement des compétences et l’employabilité».

Saïda Neghza a également profité de cette occasion pour appeler à «la multiplication des efforts afin de libérer l’initiative privée de toutes les entraves bureaucratiques à l’échelle du continent». car, a-t-elle expliqué, «seul un développement économique équilibré, compétitif et à cheval sur la performance et le respect des valeurs de solidarité peut venir à bout du problème lancinant qu’est le chômage». «Ce sont les entreprises qui recrutent et non pas les Etats. Donc les Etats doivent oeuvrer à faciliter la tâche aux entreprises à travers l’assainissement de l’environnement des affaires et les mises en place de politiques volontaristes afin de leur permettre de répondre aux demandes d’emplois qui sont de plus en plus nombreuses à s’exprimer en Afrique», a-t-elle recommandé.

En effet, lors des débats qui ont eu lieu au cours de ce forum, il a été relevé que les demandes d’emploi se situent entre 12 et 15 millions par an en Afrique et que ces chiffres sont appelés à augmenter dans les années à venir. Le défi du développement économique et social est de ce fait fort pressant et le relever ne constitue plus un challenge politique conjoncturel, mais une exigence sécuritaire sans laquelle il est fort à parier que l’Afrique serait promise à l’instabilité.

Ainsi, les conclusions et recommandations dont a été couronné le Forum et qui visent à guider l’élaboration de pactes nationaux et sous-régionaux sur l’emploi et la compétitivité en Afrique pour la période 2017-2021 vont servir de base de travail pour le Comité technique spécialisé sur le développement social, le travail et l’emploi de l’Union africaine qui va tenir sa deuxième session à Alger du 24 au 28 avril 2017, sous le thème «Investir dans l’emploi et la sécurité sociale pour tirer pleinement profit du dividende démographique», avec la participation de délégations ministérielles et d’experts issues du continent, a-t-on appris hier auprès des organisateurs. Cette session, organisée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, en coordination avec l’Union africaine, sera, selon les organisateurs, déclinée en deux segments: celui des experts et des partenaires sociaux, prévu du 24 au 26 avril et celui au niveau ministériel, les 27 et 28 du même mois.

Les délégations des gouvernements, travailleurs et employeurs africains, qui y prendront part seront présidées par les ministres en charge du Développement social, du Travail et de l’Emploi des Etats membres de l’Union africaine, ajoute-t-on.

Il est à rappeler que le Comité technique spécialisé sur le Développement social, le Travail et l’Emploi de l’Union africaine a pour mission principale de préparer des projets et programmes de l’Union et de les soumettre au Conseil exécutif de l’organisation panafricaine. Il est, en outre, chargé d’assurer le suivi et l’évaluation de la mise en oeuvre des décisions prises par les organes de l’Union et de définir la composition tripartite du comité (gouvernements, travailleurs et employeurs).