Classement mondial de la compétitivité touristique: L’Algérie à la 118e place

Classement mondial de la compétitivité touristique:  L’Algérie à la 118e place

L’Algérie occupe la 118e position à l’échelle mondiale, et la 19e au niveau continental, sur les 136 pays étudiés, dans le classement mondial de la compétitivité touristique publié, jeudi, 6 avril, par le Forum économique mondial (WEF). Elle se fait ainsi largement devancer par l’Afrique du Sud (53e à l’échelle mondiale et 1re à l’échelle africaine), le Maroc (65e au niveau mondial et 3e à l’échelle du continent) et la Tunisie (87e au niveau mondiale et 9e en Afrique).

À l’échelle européenne, l’Espagne rafle la première place, toujours suivie de la France et de l’Allemagne. De manière plus globale, l’Asie remonte nettement dans le palmarès. Le Japon s’adjuge ainsi la 4e position (+5 en deux ans), devant le Royaume-Uni et les États-Unis. L’Italie occupe le 8e rang. La Chine se hisse à la 15e position (+2) et l’Inde à la 40e (+12).

Le classement mondial de la compétitivité touristique se base sur 16 critères dont la sécurité, la santé et l’hygiène, l’ouverture sur l’étranger, la valorisation des ressources naturelles, l’environnement durable, les ressources culturelles, le marketing touristique, le niveau des prix, les ressources humaines qualifiées, les infrastructures routières et aéroportuaires et les services touristiques. En Algérie, les choses s’améliorent en matière touristique, mais il reste un long chemin à parcourir pour satisfaire à ces critères. Dans ce secteur, l’État n’arrive toujours pas à passer la main au privé.

Il s’agit de l’un des domaines où le décalage entre les discours et la réalité est le plus flagrant. Et cela ne facilite pas les choses pour les opérateurs privés qui affichent cette ambition de vouloir investir dans ce secteur. Le président-directeur général du groupe Gimmo (Groupe d’investisseur du Maghreb et du Moyen-Orient), Djilali Mehri, a évoqué ces difficultés, jeudi dernier, en marge de l’ouverture d’hôtels Ibis et Novotel dans la wilaya de Sétif, dans le cadre d’une joint-venture avec le groupe international Accorhotels.

“L’État, a-t-il expliqué, impose une concurrence déloyale aux opérateurs privés dans le domaine de l’hôtellerie et doit laisser ce secteur exclusivement au privé.” Mehri a déclaré ne pas comprendre comment l’État algérien développe un discours en faveur de l’investissement privé dans le secteur du tourisme tout en ouvrant des “palaces” dans les grandes villes du pays.

Des projets, poursuit-il, qui mettent les opérateurs privés dans une situation difficile, les établissements publics bénéficiant, selon lui, de financements étatiques. “Il est clair que l’investissement dans le domaine de l’hôtellerie nécessite de grands financements. L’État devrait plutôt se charger de l’ouverture d’écoles ou de la réalisation des routes et laisser l’hôtellerie au secteur privé. Dans le sud du pays, par exemple, il y a 19 hôtels publics qui ont été rénovés deux fois en 30 ans. Pourquoi l’État fait-il ces investissements colossaux ?” s’est-il interrogé.