Centres d’examen du bac: Les brouilleurs seront installés

Centres d’examen du bac: Les brouilleurs seront installés

Cette opération ne concernera pas tous les centres d’examen en raison du coût exorbitant de ces équipements.

En prévision des examens du bac, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a instruit les directeurs des établissements scolaires qui abriteront l’examen du baccalauréat, d’entamer l’installation des caméras de surveillance et des brouilleurs. Des sources syndicales ont indiqué d’un autre côté, que cette opération ne concernera pas tous les centres d’examen en raison du coût exorbitant de ces équipements. Le chargé de communication du ministère de l’Education nationale, Lamine Cherfaoui a assuré que la sécurisation des établissements scolaires qui accueilleront les candidats au bac, se fera dans la confidentialité, et ce, en coordination avec différents secteurs parmi lesquels il citera les services de sécurité.

Tout en soulignant que le contrôle a été renforcé dans les centres d’élaboration des sujets d’examen, il a indiqué que le comité en charge de la préparation des sujets d’examen, a été mis en quarantaine. Pour ce qui est des appareils de communication se trouvant à cette structure située à Kouba (Alger), ces derniers seront soumis à un contrôle rigoureux, rappelant par ailleurs que la période d’isolement ne dépassera pas les 40 jours. Nouria Benghabrit de son côté, a fait savoir en marge d’une conférence de presse animée récemment au siège de son ministère, que l’instruction de mettre en place des brouilleurs et des vidéos de surveillance dans des centres d’impression et de conservation des sujets a été donnée, sans toutefois faire part de la nature des dispositions prises dans ce sens concernant les centres d’examen.

Cherfaoui a en outre soutenu que le ministère de l’Education a bien retenu la leçon de l’année dernière et s’est employé cette année à appliquer des mesures drastiques afin de s’assurer que des incidents du même acabit que ceux de 2016 ne se reproduiront plus. Le président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Achour Iddir, a pour sa part avancé que la mise en place de brouilleurs et de caméras de surveillance concernera dans un premier temps, un nombre limité de centres d’examen, soit 20% de l’ensemble de ces établissements pour la phase expérimentale de cette opération.

Il a expliqué qu’outre la somme faramineuse qu’exige la mise en place de ces appareils, notamment à l’heure où le gouvernement tente de rationaliser ses dépenses, le manque de temps est un autre facteur qui fait qu’il est impossible d’installer ces équipements au niveau de tous les centres d’examen. La même source a révélé que les responsables des établissements et des centres d’élaboration des sujets, ont reçu l’ordre de ne pas révéler si leurs institutions disposent ou non de ces appareils, et ce dans le but de dissuader de potentiels tricheurs de toute tentative de fraude. Le président du syndicat Snapest Meziane Meriane estime lui, que le phénomène de la triche au bac doit être revu et corrigé à la racine, car la mise en place de cet arsenal antifraude ne mettra sûrement pas un terme à cette mauvaise pratique.

Il préconise, par conséquent, l’introduction de profondes réformes dans le secteur, qui permettront d’arriver à un stade où les candidats ne tenteront même pas de recourir à la triche pour réussir à cet examen. Il dira par ailleurs qu’il n’est pas possible d’installer ce dispositif de façon globale dans tous les centres d’examen, jugeant qu’il en faut beaucoup plus pour contrecarrer la fraude aux examens, à commencer par modifier les méthodes d’éducation. Méme son de cloche du côté du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), dont le secrétaire général, Boualem Amoura, considère qu’il faut revoir complètement la méthode d’organisation de l’examen du bac et créer un centre unique au niveau de chaque circonscription éducative.

Le moins que l’on puisse dire, c’est sous haute tension que se déroulera le bac de cette session, car le phénomène de la fraude menace toujours. Reste à savoir si la mise en place d’un dispositif antifraude onéreux suffira à limiter les cas de triche.