Béjaïa: Un BEM sous haute surveillance

Béjaïa: Un BEM sous haute surveillance

Les candidats ont affiché des avis plutôt favorables sur les sujets abordés durant les deux premières journées.

Des mesures draconiennes pour lutter contre la fraude et la fuite des sujets ont été prises aussi bien en amont qu’en aval. Une avant-première qui nous renseigne sur la nature du bac de cette année en la matière.

C’est un BEM pas comme les autres. Il est différent à tout point de vue en matière de sécurisation des sujets. Pour la direction de l’éducation, après la générale de l’examen de 5ème, ce deuxième examen de fin d’année scolaire est considéré comme une avant-première avant le bac.

S’il est presque identique sur le déroulement dans les centres d’examen, en matière de logistique et de sécurisation des sujets, c’est une véritable bataille contre la fraude et la fuite des sujets qui a été engagée par les services de sécurité et la direction de l’éducation. Tout est pris en charge jusqu’au petit détail. Depuis l’acheminement des sujets au niveau de l’Orec, pour les stocker au niveau de la direction de l’éducation, jusqu’à leur acheminement dans les centres d’examen, c’est la bataille des sujets qui s’est installée. Contrairement aux sessions précédentes, les sujets ont été acheminés chaque jour tôt le matin avec un intervalle d’une demi-heure par région. Dans la région de Kherrata c’est à partir de 3h30 du matin, celle d’Akbou à 4h, Barbacha-Amizour à 4h 30, Sidi Aïch à 5h, Tichy-Aokas à 5h 30 mn et enfin le chef-lieu à partir de 6h du matin. Une organisation propre à l’état d’alerte.

Comme des «soldats engagés et déterminés», les chefs de centres et les travailleurs de l’éducation concernés par cet examen ont adhéré pleinement à la feuille de route tracée par la direction de l’éducation, en étroite collaboration avec les services de sécurité. «Nous sommes engagés et déterminés à déjouer les tentatives de déstabilisation de notre secteur. Ce qui s’est passé l’année dernière nous a fait beaucoup de mal. Nous avons vécu une humiliation sans précédent. Nous sommes des soldats de notre ministre, Nouria Benghabrit, en qui nous croyons vraiment en ses compétences pour redresser la barre», nous ont déclaré à l’unisson les chefs de centres que nous avons rencontrés à la restitution des copies des candidats en fin de journée. C’est dire que l’appel de la ministre de l’Education nationale à mobiliser l’opinion publique «contre tous ceux qui veulent porter atteinte à la crédibilité des examens» a été bel et bien entendu aussi bien par la famille éducative que par le reste de la société. Quant au déroulement de cet examen, des changements ont été également apportés. Même le coup d’envoi des épreuves par le wali était différent de celui des années précédentes.

Seul le wali et le président de l’APW accompagnés du directeur de l’éducation ont eu accès à une seule salle d’examen au niveau du centre d’examen Mouloud Kacem Naït Belkacem au chef-lieu de wilaya pour donner le coup d’envoi officiel de cet examen dans la wilaya, loin des regards des journalistes et des caméras de télévision, ni même des élus et autres autorités civiles et militaires. Quant aux mesures de dissuasion elles ont été appliquées à la lettre. Pas de cartables, pas de sacs ni de portables aussi bien pour les candidats que pour les surveillants. C’est dire que «toutes les mesures sont prises pour sécuriser cet examen du BEM d’une part et aussi toutes les conditions ont été réunies afin de permettre aux collégiens candidats de passer leur deuxième examen dans les meilleures conditions possibles d’autre part» nous informe le directeur de l’éducation de Béjaïa, Bader Brahim.

Au deuxième jour de cet examen du BEM dans sa session de 2017, sur les 12.624 candidats, 132 dont 78 garçons ont manqué à l’appel pour diverses raisons, nous renseigne la cellule de suivi des examens de la DE de Béjaïa. Les candidats ont affiché des avis plutôt favorables sur les sujets abordés durant les deux premières journées. Des candidats rencontrés devant les portails d’entrée de certains centres d’examen à Béjaïa, ont estimé que les sujets d’arabe, de sciences islamiques et d’éducation civique «étaient faciles», mais les avis étaient également partagés sur le sujet de physique de la première journée. Idem pour celui des mathématiques de la deuxième journée.

«Je pense que les sujets ont été abordables pour les candidats qui ont bien préparé cet examen. Nos élèves ne sont pas tous bons dans les matières scientifiques, à l’instar des maths et de la physique. Cela doit inévitablement changer car l’avenir n’est pas dans les matières littéraires qu’il ne faut pas négliger aussi» nous renseigne un prof de maths rencontré à la sortie d’un centre d’examen.