Bataille en cours au Parlement de Westminster pour ravir à Theresa May la maîtrise du Brexit

Bataille en cours au Parlement de Westminster pour ravir à Theresa May la maîtrise du Brexit

La première ministre britannique essaie de faire passer une version modifiée de l’accord lors d’un débat et d’une série de votes prévus dans la soirée.

En dépit de sa lourde défaite il y a deux semaines, Theresa May n’a pas abandonné son idée : faire voter par les députés britanniques, à la mi-février, une version modifiée de l’accord sur le Brexit qu’elle a négocié depuis deux ans avec l’Union européenne et que le Parlement de Westminster a rejeté par 432 voix contre 202, le 15 janvier. Ce mardi après-midi à la Chambre des communes, la première ministre doit ouvrir un débat et une série de votes – prévus dans la soirée – où cette ambition va être testée. Qu’elle réussisse, et elle se fait fort de repartir à Bruxelles pour exiger une renégociation du deal avec l’UE. Qu’elle échoue, et elle franchira une nouvelle étape dans sa marginalisation, tandis que les députés prendront probablement directement la main sur le processus de Brexit. L’arbitre de cette « partie » cruciale sera le tonitruant « speaker » (président) de la Chambre, John Bercow, dont les prérogatives incluent le choix des orateurs et surtout des amendements débattus.

A deux mois jour pour jour de la date – le 29 mars – où le divorce avec l’Union européenne doit intervenir avec ou sans accord, MmeMay tente de ne pas se défaire de la carte qu’elle considère comme maîtresse dans ce vaste jeu de poker menteur qu’est devenu le Brexit : la menace d’un « no deal », une sortie de l’UE sans accord dans un vide juridique néfaste pour l’économie européenne mais catastrophique pour celle du Royaume-Uni. Elle semble bien décidée à la brandir le plus longtemps possible pour tenter de faire fléchir les Européens.