Baisse de la production des pays producteurs de pétrole: L’Algérie ne veut pas rouvrir les vannes

Baisse de la production des pays producteurs de pétrole: L’Algérie ne veut pas rouvrir les vannes

Le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, s’est prononcé pour une prolongation de 3 à 4 mois de l’accord Opep-non-Opep à l’occasion de la 2ème réunion du comité chargé de son suivi qui s’est achevée, hier, au Koweït.

L’appel a été entendu. Les pays pétroliers membres et non-membres de l’Opep qui ont exprimé hier «leur satisfaction» quant au respect des accords concernant la réduction de leur offre, ont indiqué qu’ils étudiaient l’éventualité de leur reconduction.

Entrés en vigueur le 1er janvier pour une durée de six mois ils devraient en principe être prolongés. Le comité «se déclare satisfait des progrès réalisés pour un total respect des ajustements volontaires de la production et exhorte tous les pays participants à agir pour parvenir à un respect à 100%» des réductions décidées l’an dernier, indiquait le communiqué final qui a sanctionné ce rendez-vous. Une décision appropriée.

Le marché pétrolier ne peut s’équilibrer dans le cas où l’Opep et ses 11 alliés venaient à augmenter leur offre. Le niveau actuel des prix du pétrole, celui des stocks américains et la reprise de leur production de pétrole de schiste ont été décisifs pour la reconduction de l’accord Opep-non-Opep conclu le 10 décembre 2016 à Vienne. Cette alliance avait décidé ce jour-là de retirer plus d’1,8 million de barils par jour du marché pour permettre aux cours de l’or noir de rebondir. Le groupe chargé de la surveillance de son application s’est réuni hier au Koweït pour évaluer son application. «Pour l’Algérie, il y a une nécessité pour le prolonger de trois ou quatre mois de plus. Ce serait une durée optimale», a soutenu le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa dans une déclaration à la veille de la 2ème réunion du Comité de monitoring Opep-non-Opep.

Une proposition qui doit être soutenue par le chef de file du cartel. L’Arabie saoudite, qui a réduit sa production de 486 000 barils/jour pour la porter à moins de 10 millions mbj, envisage de renouveler cet engagement dans les six mois à venir, avait annoncé son ministre de l’Energie, Khalid Al Falih lors de la précédente réunion. Une option qui n’est pas à écarter même si dans l’immédiat l’on s’est focalisé sur l’état actuel de la baisse de la production décidée l’an dernier.

Que disent les chiffres? «Le respect par les pays de l’Opep de leurs engagements a été de 106% et celui des producteurs non-membres du cartel d’environ 65%», a indiqué le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk, qui a présidé le comité, lors d’une conférence de presse au terme de la réunion. Le comité ministériel constitué de l’Algérie, du Koweït, du Venezuela, de la Russie et du Sultanat d’Oman, a par ailleurs étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires, a-t-on fait savoir.

La décision sera arrêtée le mois prochain. Il a été demandé à la commission technique du comité de suivi, de coopérer avec le secrétariat général de l’Opep pour «examiner les conditions du marché pétrolier et de lui faire un rapport lors de sa prochaine réunion en avril», a ajouté le communiqué qui souligne que le comité «délibérera avant de soumettre ses recommandations aux pays engagés par les réductions», l’objectif étant de faire remonter les prix du pétrole qui ont dégringolé depuis la mi-juin 2014 et qui tardent à retrouver leur superbe malgré la décision qualifiée d’historique prise par l’Opep à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l’énergie.