Augmentation des carburants dès 2018 : Les agriculteurs pourraient être épargnés

Augmentation des carburants dès 2018 : Les agriculteurs pourraient être épargnés

Les travaux de la commission parlementaire des finances qui s’est réunie, hier, pour examiner les amendements proposés par les partis au projet de loi de finances 2018 ont été marqués par une ambiance électrique.

Le gouvernement tente de trouver une solution avec moins d’impact. L’augmentation des prix des carburants, vivement critiquée et rejetée par les députés, fait l’objet d’une réflexion. Pour ne pas pénaliser les agriculteurs qui se plaignent des charges lourdes, le ministre des Finances, en collaboration avec les membres de la commission parlementaire des finances, examine des moyens pour leur épargner cette nouvelle hausse. «Un retour à l’ancien système du gasoil blanc pour les agriculteurs n’est pas exclu», a confié un membre de cette commission. Selon notre interlocuteur, le gouvernement campe sur sa décision d’augmenter les prix des carburants, mais reste ouvert à toutes propositions qui sera en mesure de minimiser les conséquences sur certaines catégories à l’image des agriculteurs. «Un amendement sera apporté dans ce sens au projet de loi de finances», a affirmé notre source qui assure que cette idée fait consensus. Cette mesure vient sérieusement soulager les agriculteurs qui croulent sous les charges. Lors des débats, les élus du peuple ont dénoncé en force les augmentations du carburant qui pénalisent les agriculteurs et les transporteurs en premier lieu. Les députés de l’opposition ont d’ailleurs introduit plusieurs amendements en vue de ne pas affaiblir le pouvoir d’achat des citoyens. Ces amendements ont fait l’objet d’une bataille livrée entre la coalition et l’opposition. Les travaux de la commission parlementaire des finances, qui s’est réunie hier pour examiner les amendements proposées par les partis, ont été marqués par une ambiance électrique. Une confrontation a eu lieu entre les députés de l’opposition et ceux de la coalition autour des amendements qui seront apportés au projet de loi de finances 2018. La réunion de la commission a duré plusieurs heures. Sur un total de 52 amendements proposés, le bureau de l’APN n’a retenu que 36 amendements. «Sur un total de 52 amendements proposés au titre du PLF 2018, 36 seulement répondent aux conditions de forme», a précisé un communiqué de l’APN. Ce dernier explique que ces amendements, proposés par 25 députés, concernent 16 articles, tandis que 16 autres ont été rejetés, car ne remplissant pas les conditions de forme et étant contraires aux dispositions de la Constitution. Le Parti des travailleurs, qui a présenté 28 amendements, a vu la moitié de ses propositions rejetées. Ce qui a provoqué l’ire du Parti des travailleurs. Ramdane Taâzibt a dénoncé l’attitude de l’administration parlementaire qui continue de casser toutes les initiatives de l’opposition. «Une APN qui refuse tout débat contradictoire et qui refuse à ses propres députés toute initiative, accepte docilement le diktat de l’Exécutif, ne mérite même pas le nom de chambre d’enregistrement», a-t-il déploré sur sa page Facebook. Le Front du développement et de la justice (FJD) qui a avancé 11 amendements n’a pas échappé à leur rejet. «Trois amendements portant sur les augmentations introduites entre autres sur des prix du carburant ont été rejetés», a affirmé une source proche du parti. Au contraire, le Mouvement de la société pour la paix a réussi à faire passer tous ses amendements. La commission des finances fera l’objet de pression de part et d’autre pour faire passer le projet sans grand changement. Par ailleurs, juste après ce projet celle-ci va s’attaquer à l’examen du budget de l’APN pour l’année 2018.

Nadia Benakli