L’arabisation d’Algérie Poste, dont il est question ces derniers jours, et sur laquelle insisterait Iman Houda Faraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique (MPTTN) ne concerne, pour le moment, que les actes de gestion.
En effet, le 4 juillet dernier, lors du dernier conseil d’administration d’Algérie Poste dont elle assure la présidence, la ministre est revenue à la charge en demandant des comptes quant à l’application de ladite décision. Celle-ci, selon notre source, remonte déjà à février dernier et aurait émané de la direction de l’entreprise chapeautée alors par Abdenacer Sayeh qui a été récemment remercié. En clair, tous les documents échangés en interne, ou inter-administrations dont la justice, à titre d’exemple, sont exclusivement rédigés en arabe. “Cette arabisation ne concerne ni les chèques ni aucun autre document en relation directe avec le client”, nous a indiqué une source au niveau d’Algérie Poste, expliquant que “si le service public est épargné, c’est parce qu’une telle opération coûterait énormément d’argent sans compter que ni l’environnement actuel n’est adéquat ni le client lui-même est prêt à un tel bouleversement”.
Autrement dit, cela ne constitue pas les plus importantes préoccupations du secteur qui, d’ailleurs, bouillonne. Un bouillonnement autant dans le secteur de la Poste que dans les autres entreprises sous tutelle du ministère qui observe, par ailleurs, un silence des plus énigmatiques quant au département du numérique dont il a hérité avec l’arrivée du nouveau gouvernement. La carte “Edahabia” d’Algérie Poste a connu des problèmes d’utilisation pour incompatibilité avec les distributeurs en termes de dimension ou encore Algérie Télécom qui décide de modifier son offre 4G LTE sans crier gare, et ce, au grand dam des clients toujours autant méprisés. Des perturbations Internet sont constatées sur plusieurs périodes à commencer par la période du bac, mais personne n’aborde l’indemnisation, comme on ne parle pas non plus de la mauvaise qualité de la connexion internet ADSL à Alger et dans de nombreuses villes de l’intérieur. On ne comprend pas non plus la pertinence de la création d’une filiale d’Algérie Télécom en Espagne qui serait supervisée, en plus, par Mobilis pour “vendre les capacités pour les besoins nationaux dans un premier temps et exporter des produits d’AT à l’international”, alors que l’Algérie continue à se classer en bas du tableau en termes d’Internet, comme l’attestent les dernières statistiques de l’UIT du 27 juin dernier.