Aqmi dément la mort de son chef au Sahara : «Hollande tente de faire croire qu’il a réussi son coup au Mali !»

Aqmi dément la mort de son chef au Sahara : «Hollande tente de faire croire qu’il a réussi son coup au Mali !»

24-1-239.jpgUn mois après l’annonce de la mort d’Abdelhamid Abou Zeid, puis la confirmation par l’Elysée de la mort du chef militaire d’Al Qaïda au Maghreb, un communiqué d’Aqmi, diffusé par les sites salafistes proches des djihadistes, dément catégoriquement la mort de ce dernier : «C’est une erreur flagrante commise par le président français Hollande, dont la popularité est faible et dont le parti est pris dans des scandales financiers et moraux, afin de faire croire à l’opinion publique française et mondiale au succès d’une victoire qui rétablirait leur confiance perdue, tant au niveau intérieur qu’à l’étranger».

Aqmi dément aussi la nomination d’un nouveau chef – Yahia Abou al-Houmam- à la place d’Abou Zeid, et affirme que la nomination d’Abou al-Houmam date de huit mois, c’est-à-dire depuis «la mort accidentelle du chef militaire Nabil Abou al-kama». Aqmi précise : «Devant ces manipulations de la part de la France, nous rassurons notre communauté et nous déclarons à l’opinion mondiale que l’information portant sur la mort du chef du Sahara est dénuée de tout fondement.» Et de menacer : «Nous promettons des jours sombres à Hollande, aussi bien en Afrique du Nord qu’en Afrique de l’Ouest, par les mains des Arabes, des Touaregs, des Peuls ainsi que par celles des tribus des haoussas, des Songhaïs, des Bolars et des Bambaras !»

La mort d’Abdelhamid Abou Zeïd, dans les monts rocailleux de l’Adrar des Ifoghas, a été d’abord annoncée par les autorités tchadiennes, puis confirmée «de manière certaine» par la France. Sa mort, annoncée le 1er mars par le président tchadien Idriss Déby, a été confirmée le 23 mars par les autorités françaises.

Par la suite, des informations ont fait le tour des rédactions, les unes se calquant sur les autres, annonçant la désignation d’un nouveau commandant, Djamel Okacha, dit Yahia Abou al-Houmam, pour succéder à Abou Zeïd, alors qu’Okacha était opérationnel au Nord-Mali depuis au moins début octobre 2012, date à laquelle il avait donné un long entretien en arabe à un site mauritanien proche des salafistes.

L’information avait été donnée en son temps par Mon Journal, et nous affirmions alors que si Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid continuaient à gérer les choses, c’était pour permettre au nouveau chef de s’habituer au Mali et à ses coutumes, d’autant plus que le contexte de pré-guerre qui prévalait ne permettait pas au nouveau chef d’être opérationnel immédiatement et à 100%.

Par Fayçal Oukaci