Après ses propos “racistes” sur Haïti et des pays africains L’Afrique exige des excuses de Donald Trump

Après ses propos “racistes” sur Haïti et des pays africains L’Afrique exige des excuses de Donald Trump

L’Afrique a parlé d’une même voix vendredi soir à l’ONU pour exiger “rétractation” et “excuses” au président des États-Unis, au lendemain de ses propos, jugés “racistes” contre les pays africains.

À l’issue d’une réunion, qui a duré quatre heures, les ambassadeurs du groupe africain à l’ONU, ont fait part de l’ire de l’Afrique contre Donald Trump. Cette nouvelle réaction intervient après celle rendue publique dans la journée de vendredi par l’Union africaine. Ainsi, les 54 diplomates représentant l’ensemble des pays du continent aux Nations unies ont répondu d’une seule voix aux propos tenus jeudi par le président des États-Unis lors d’une réunion sur l’immigration à la Maison-Blanche avec des représentants du Congrès. Tout en condamnant les propos “racistes” de Donald Trump, les représentants africains à l’ONU ont rendu public un communiqué au langage très fort dans lequel ils ont exigé de lui “rétractation” et “excuses”. À l’issue de cette réunion d’urgence, le groupe de diplomates s’est dit à l’unanimité “extrêmement choqué” et “condamne les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes” de Donald Trump “telles que rapportées par les médias”. Il faut dire que la teneur des propos attribués à Donald Trump a exaspéré les diplomates africains, qui ont adopté à l’unanimité un texte d’une inhabituelle dureté, sans avoir à consulter leur pays. Selon les agences de presse, un seul ambassadeur a évoqué la possibilité de joindre sa capitale, mais tous les autres s’y sont opposés. “Certains d’entre nous vont être rappelés samedi par leur capitale” en raison de la sévérité du texte, a lancé avec humour un ambassadeur après la réunion, sans oublier de souligner : “Pour une fois on est unis”. Ceci étant, le groupe s’est notamment déclaré “préoccupé par la tendance continue et grandissante de l’administration américaine vis-à-vis de l’Afrique et des personnes d’origine africaine à dénigrer le continent, et les gens de couleur”. Il a également affirmé “être solidaire du peuple haïtien et des autres qui ont également été dénigrés” tout en remerciant “les Américains de toutes origines qui ont condamné ces remarques”. Ceci étant, Donald Trump a été enfoncé par  le sénateur démocrate Dick Durbin, présent lors de la réunion, qui a assuré que le président avait bien utilisé “plusieurs fois” l’expression injurieuse. Idem pour le sénateur républicain, Jeff Flake, un conservateur opposé à Donald Trump, qui a déclaré que “les mots utilisés par le président tels qu’ils m’ont été rapportés directement par ceux qui ont participé à la rencontre n’étaient pas ‘durs’, ils étaient abjects et répugnants”. Reste à savoir maintenant si le président américain présentera les excuses exigées par l’Afrique, lui qui a tenté de minimiser la portée de ses propos en affirmant dans un tweet : “Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés”. Il a d’ailleurs chargé les diplomates américains en poste en Afrique et à Haïti d’assurer les gouvernements locaux du “grand respect” des États-Unis.

Un haut responsable du département d’État, Steve Goldstein, a ainsi déclaré vendredi soir : “Nous avons donné instructions à nos gens afin qu’ils réaffirment que nous avons un grand respect pour les Africains et tous les pays, et notre engagement reste fort”. L’Afrique se suffira-t-elle de ces assurances ou ira-telle jusqu’au bout des  exigences formulées par ses diplomates en poste à l’ONU ?

Merzak Tigrine