Après l’interdiction d’importation des matériaux de construction : La production locale prend le relais

Après l’interdiction d’importation des matériaux de construction : La production locale prend le relais

De nombreuses unités de production de matériaux de construction ont été réalisées ces dernières années.

L’ instruction du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, interdisant strictement de recourir aux produits et matériaux étrangers sauf en cas de nécessité et préconisant l’utilisation exclusive de produits fabriqués localement a été fort bien accueillie chez les producteurs nationaux versés dans ce créneau d’activités. Cette décision inscrite comme clause dans le cahier des charges des programmes de réalisation de projets va à coup sûr ouvrir l’appétit de nombreux producteurs locaux à investir plus dans leur corps de métier. C’est d’ailleurs ce que nous ont avoué des opérateurs qui ont participé à l’exposition de la production des biens et de services dans le secteur du bâtiment qui s’est déroulée du 18 au 20 décembre aux Pins maritimes, Alger. «L’interdiction d’importation de matériaux de construction va contribuer à l’essor du secteur» nous ont affirmé à l’unanimité des patrons d’unités de production présents à cette exposition. D’autres nous ont avancé que leur activité va connaître sans aucun doute une dynamique.

«Celle-ci est nécessaire dans la mesure où le marché va être très demandeur compte tenu du nombre élevé de programmes de logement et d’infrastructures publics en cours de réalisation et ceux devant être lancés en 2018.» Notons dans ce sens que les besoins du secteur de l’habitat jusqu’en 2019, selon le ministère de tutelle, sont estimés à 3 millions de tonnes de fer, 30 millions de tonnes de ciment, 30 millions de tonnes de briques, 110 millions de m2 de carrelage, 50 millions de m2 de céramique, 6 millions d’unités de robinetterie, 2 millions d’équipements sanitaires, outre des équipements électriques (câbles et fils), des canalisations, des tuyaux d’eau et de gaz, de mobilier urbain et d’éclairage public. Tout ces matériaux sont certes produits localement, mais encore faut-il renforcer les capacités de production nationales pour répondre à la demande. «Cela peut se faire car à partir du moment où nous sommes rassurés que le marché sera approvisionné uniquement par les produits locaux, nous allons vite installer d’autres chaînes de production afin de produire plus» nous ont souligné des participants à cette exposition de la production dans le secteur du bâtiment. Toujours dans le même sens il y a lieu de rappeler que Abdelwahid Temmar avait récemment appelé les opérateurs publics et privés à mobiliser toutes leurs capacités de production. Notons que de nombreuses unités de production de matériaux de construction ont été réalisées afin de répondre quantitativement et qualitativement à la demande exprimée par le secteur du bâtiment. En effet, selon le ministère de l’Industrie et des Mines, plus de 2000 projets industriels, publics et privés, avaient été lancés depuis 2002 dans les branches ciment, sidérurgie, briques et produits rouges, céramique, charpente métallique, marbre, matériaux de construction en matière plastique, menuiserie métallique, plâtre et dérivés. De nombreux de ces projets, notamment ceux relatifs aux produits rouges sont déjà en exploitation, tandis que d’autres sont en cours de réalisation. Citons à titre d’exemple la filière céramique, un produit qui était grandement importé jusqu’à un passé récent où plus de 450 projets ont été engagés depuis 2002 pour pouvoir répondre à la demande du marché national en matière de céramique sanitaire et des carreaux de sol et revêtement. Pour l’heure, faut-il préciser, cette filière a pratiquement couvert la demande nationale. Toujours selon cette même source, plus de 350 projets dans le segment de fabrication des briques et de produits rouges ont vu le jour depuis une quinzaine d’années. Concernant la production nationale en sidérurgie, elle sera portée, selon le ministère de tutelle, à 12 millions de tonnes/an à l’horizon 2020, contre 2,5 millions de tonnes en 2016, «grâce à l’entrée en exploitation des projets publics et privés en cours de réalisation» indique cette source. Concernant la production de ciment, la production nationale vient de réussir à satisfaire la totalité des besoins du secteur de la construction et de tout le marché national. Au point où le secteur a enregistré un excédent. Par les chiffres, la production atteinte à novembre 2017 est de 24 millions de tonnes soit un excédent de près de 600.000 tonnes dont une partie vient d’être expédiée vers la Gambie à partir du port d’Arzew (ouest du pays)

On peut avancer enfin que le secteur des matériaux de construction va connaître une amélioration substantielle et continue de la qualité des produits. C’est la preuve du savoir-faire des entreprises locales.

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