Après avoir été accusés de lui tourner le dos : Les ministres investissent l’APN

Après avoir été accusés de lui tourner le dos : Les ministres investissent l’APN

Dans le cadre de l’examen du projet sur le règlement budgétaire de 2015, 17 ministres ont été entendus par la commission des finances et des budgets.

Ils boudent de moins en moins l’APN. Les ministres sont nombreux à se rendre à l’Assemblée populaire nationale ces derniers temps. Après les critiques faites par les députés leur reprochant de tourner le dos au Parlement, les représentants du gouvernement se montrent plus disponibles. Dans le cadre de l’examen du projet sur le règlement budgétaire de 2015, 17 ministres ont été entendus par la commission des finances et des budgets, un record selon le président de cette commission, Toufik Tourch. Même le projet de loi de finances de 2018 n’a pas connu tant d’engouement par les membres du gouvernement. Jeudi dernier, huit ministres se sont rendus à la séance des questions orales, une présence jamais marquée auparavant. Les ministre de la Justice, de l’Energie, de la Santé, l’Education, des Affaires religieuses, de l’Agriculture et des Ressources en eau ainsi que celui des Relations avec le Parlement sont tous passés à la barre pour répondre aux préoccupations des députés. Contrairement à auparavant, les ministres accordent un intérêt particulier aux activités du Parlement. Ces derniers ont-ils été rappelés à l’ordre? La correspondance adressée par le président de l’APN au Premier ministre, il y a quelques semaines et dans laquelle il a fait part du mécontentement des députés sur le refus de certains ministres de descendre à l’Assemblée n’a pas été sans effet. Selon une source proche, le Premier ministre a demandé aux membres de l’Exécutif de collaborer davantage avec les deux chambres du Parlement comme le stipulent les dispositions de la Constitution. Dans les rapports avec le Parlement, la Constitution fixe un délai de 31 jours pour les ministres afin qu’ils répondent aux préoccupations des députés. Cette disposition a été introduite pour mettre de l’ordre dans les relations entre le gouvernement et le Parlement. Or, même avec cette obligation, certains ministres n’ont pas fait preuve de respect en reportant à chaque fois leur réponse. Ce qui a d’ailleurs poussé les députés à monter au créneau. Lors de la rencontre qu’a tenue le président de l’Assemblée avec les chefs des groupes parlementaires, ces derniers ont exposé ce problème en invitant les ministres à s’en tenir aux dispositions de la Constitution. Il y a lieu de rappeler que lors des derniers mandats, les députés ont dénoncé à plusieurs reprises les retards accusés par les ministres pour apporter des clarifications sur un sujet d’actualité. Lors du dernier mandat, des centaines de questions sont restées sans réponse en raison du peu d’intérêt accordé par les représentants du gouvernement aux préoccupations des élus du peuple. De nombreux députés ont terminé leur mandat sans pour autant avoir des clarifications sur les questions. Les députés pensent que l’argument des engagements, avancé par les ministres, ne tient pas toujours la route. Ils ont même demandé aux ministres de les informer d’avance en cas d’absence aux questions orales. Les élus du peuple qui font le déplacement pour entendre la réponse sont parfois surpris de l’absence du ministre.

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