Appels à l’armée , Chakib khelil, élections , inflation, maroc … : Ouyahia en toute franchise

Appels à l’armée , Chakib khelil, élections , inflation, maroc … : Ouyahia en toute franchise

«Ceux qui appellent à l’intervention de l’armée sont des affabulateurs…», a-t-il lâché lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale.

Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, s’est exprimé hier à travers les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale sur différents sujets brûlants de l’actualité. Sur la participation de son parti aux élections locales, il a indiqué que «sa formation espère faire mieux qu’en 2012, en tablant sur les jeunes candidats, dont 69% sont âgés de moins de 45 ans, 90% ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de femmes a atteint 24%, tout en sachant qu’il y a 800 communes où la loi n’exige pas de femmes dans les listes». «Au RND qui compte 25 000 militantes, cinq listes APC seront pilotées par des femmes», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas en compétition avec le FLN car au final nous sommes un quarteron de partis qui soutiennent le programme présidentiel, notre souci politique et de faire gagner la majorité présidentielle et notre souci partisan est d’améliorer notre score électoral». Il a reconnu qu’ «au stade actuel la gestion des communes est un fardeau». Le patron du RND fait part de son «étonnement» de voir des partis politiques contester ses réunions avec les partis de la majorité présidentielle au Palais du gouvernement. Le RND, souligne-t-il «a toujours plaidé pour le dialogue entre l’opposition et le pouvoir». Les portes des institutions sont ouvertes aux partis de l’opposition s’ils le demandent et souhaitent dialoguer avec le gouvernement». A propos du programme électoral de son parti, il a rappelé que «le RND a toujours présenté son propre programme, une marque qui le distingue des autres partis.». «A travers la loi de finances 2018, le gouvernement vient de faire un effort colossal en matière de développement local, donc, il faudrait qu’il y ait des assemblées qui seraient capables de le gérer au mieux», a-t-il souligné. «Nous voulons aussi des assemblées locales au service de la décentralisation à laquelle s’oriente le pays de plus en plus», a-t-il ajouté. «Les élus locaux disposent de prérogatives, qui seront, sans aucun doute améliorées lors de la révision prochaine du Code communal et de wilaya, annoncé par le gouvernement», a-t-il indiqué. Cependant, «le problème majeur reste le manque de ressources, qui entrave les élus à répondre aux attentes des électeurs», a-t-il affirmé.

Dans ce contexte, il annonce qu’ «au moins un millier de communes sur 1541 sont jusqu’à ce jour déficitaires». Aux yeux de Ahmed Ouyahia, «maintenant que nous sommes arrivés à la phase d’amélioration de la gouvernance, le pouvoir central doit accepter de céder quelques morceaux de son autorité pour les transférer au niveau local». Sur le plan économique, l’invité de la radio a mis en garde contre «le populisme et la démagogie de l’opposition», en déclarant que «nous venons de traverser une période où nous étions en train de connaître l’assèchement total.

«Le pouvoir central doit céder un peu…»

Le président a pris la décision de débloquer ce qu’on appelle le financement non conventionnel pour permettre la relance et nous allons même aboutir au dégel des projets bloqués». Sur un autre plan, il s’oppose à une révision immédiate de la loi électorale revendiquée par la classe politique et même par le président de la Hiise. «C’est une option pour laquelle nous ne sommes pas d’accord pour deux raisons: «La loi électorale remonte à l’année 2016, elle a été mise à l’épreuve la première fois lors des élections législatives et va subir son deuxième test lors des locales». «Deuxièmement, il y a une culture de laxisme que le RND ne partage pas. On est en train de contester les signatures et le contrôle de l’administration.»

Les foudres de l’administration

«L’administration doit contrôler. Le RND a subi les foudres de l’administration qui nous a enlevé plus de 500 candidats et perdu cinq listes communales pour double candidature. Laissons-là faire ses preuves», a-t-il insisté. A propos de la contestation de l’obligation de collecte de signatures pour les partis ayant moins de 4% des suffrages exprimés et moins de 10 élus locaux, des dispositions qui risquent d’entraîner leur disparition, il a estimé que «cette exclusion sera la bienvenue afin que le citoyen ne se retrouve pas avec cinquante, voire soixante listes qui ne sont pas autant de programmes. Il y a saturation de l’espace politique», a-t-il déploré. A propos de ceux qui crient à la fraude, il indiquera: «Les dénonciateurs resteront des dénonciateurs jusqu’à la fin des temps. Quoi qu’on fasse, ils ne seront pas contents», a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l’abstention, il a rappelé que les élections locales mobilisent plus que les autres élections. Quoi qu’il en soit, si échec il y aura, car j’entends ceux qui dénoncent par anticipation, ça sera celui des partis politiques», a-t-il prévenu. A propos des conséquences du financement non conventionnel, il explique que «primo l’opposition qui critique ce système est celle qui demandera pendant la campagne beaucoup plus de populisme vis-à-vis des citoyens. Alors, je rappelle aux électeurs que «ceux qui vont venir leur promettre la Lune durant la campagne électorale étaient ceux qui voulaient faire en sorte qu’ils ne touchent même pas leurs salaires», a-t-il averti en substance. En second lieu, les «experts font de la théorie et le gouvernement est obligé de gérer les problèmes des citoyens». Troisièmement, poursuit-il «jusqu’ici il n’ y a pas encore mise en place de financement non conventionnel alors le dinar glisse et glissera autant que nos réserves de changes baisseront d’où la nécessité de fermer les portes dans notre commerce international pour importer autant que nous gagnons comme recettes extérieures». Quatrièmement, il rappelle que «l’année 2018 va bientôt commencer et nous verrons si l’inflation sera de deux ou trois chiffres, comme l’ont prédit les experts». S’agissant des acteurs politiques qui appellent à l’intervention de l’armée pour imposer un changement politique et à l’application de l’article 102 de la Constitution, le patron du RND a estimé que «ce sont des affabulateurs qui sont incapables de défendre leur position et qui attendent encore les chars pour les ramener au pouvoir, aujourd’hui je suis heureux de partager un point de vue avec la présidente du PT».Concernant la polémique provoquée par les propos du ministre des Affaires étrangères contre le Maroc, Ouyahia affirme sa solidarité avec son gouvernement.«Nous sommes solidaires avec le gouvernement, que le Maroc s’en émeuve, tant pis ou tant mieux», réplique-t-il sans nuance. «Si nos voisins s’énervent, tant pis pour eux, et tant mieux pour nous», a-t-il lancé.