Annaba: Où sont passés les réfugiés syriens?

Annaba: Où sont passés les réfugiés syriens?

Ont-ils regagné leur pays ou ont-ils fui Annaba après la déferlante des subsahariens?

Cela fait plus d’un mois que les réfugiés syriens ont disparu de la ville de Annaba, où, ils jouissaient de la sympathie de la population. En fait, depuis l’arrivée en masse de migrants africains, ces hôtes de la ville des Jujubes ont disparu, on ne les voit plus ou presque. Eux qu’on voyait dans les coins de rue et les grands axes routiers, reliant El Hadjar, Sidi Amar, El Bouni et Sidi Salem à Annaba, se font de plus en plus rares. Entrés en Algérie sur la pointe des pieds, les centaines de réfugiés ont fui la guerre civile qui se déroule dans leur pays natal, la Syrie en l’occurrence.

Le sauve-qui-peut a conduit des milliers de familles dans des pays limitrophes, d’autres sont allées plus loin, en Algérie. Apportant dans leurs bagages un lot de civisme et de bonne conduite, ces réfugiés de guerre sont parvenus, sans difficulté aucune, à s’intégrer au sein de la société algérienne, comme c’est le cas à Annaba où les ressortissants syriens sont considérés plus que les bienvenus. La population annabie, outre la sympathie affichée à leur égard, c’est le respect qu’on leur a toujours signifié pour leur comportement exemplaire.

En effet, depuis leur arrivée à Annaba, pour ne pas dire dans toutes les villes d’Algérie, les réfugiés syriens n’ont jamais occasionné un quelconque désagrément de quelque nature soit-il. A travers la vente de mouchoirs en papier ou des livrets religieux, les hôtes de Annaba tentent de gagner leur vie. Ces activités symboliques leur permettent de conserver leur dignité. La manche ne semble pas être le fort de ce peuple aux origines arabes nobles. Un fait constaté par les Annabis qui ne s’empêchent pas de leur venir en aide. Mieux encore, plusieurs familles et commerçants ont adopté un comportement exemplaire à leur égard, de par la prise en charge de leurs besoins, notamment en matière de produits de première consommation, lait, couches et vêtements pour enfant.

Contrairement aux migrants africains, les Syriens vivent en location et entretiennent leur hygiène comme il se doit. D’ailleurs, au vu de leur situation financière, les propriétaires de maisons ont fait une baisse de loyer allant jusqu’à 70%, pour les ressortissants syriens vivant à Annaba. Signe de compassion, de sympathie et de solidarité, avec leurs frères syriens. Comportement et sentiment pas étranger pour les Annabis et les Algériens en général sensibles à ce drame humanitaire, que vivent les Syriens depuis sept longues années. Un comportement édicté par le devoir de solidarité, le soutien et l’assistance pour les ressortissants syriens séjournant en Algérie.

Ces Syriens qui, en dépit de leur détresse, ont choisi l’Algérie comme terre d’accueil, mais dans une dignité absolue, car, ils sont venus en tant que touristes, avec des papiers en règle. Aujourd’hui, ils sont de moins en moins aperçus dans la ville de Annaba. Même les familles dont les membres féminins ont accouché de leurs enfants à Annaba ont disparu, tel le cas de Salma, cette jeune maman arrivée il y a plus de cinq ans et, a, accouché de ses deux filles dont la plus jeune est appelée ‘Annabina », n’est plus présente sur l’artère du tribunal de Annaba. Adoptée, voire même protégée par les habitants de cette zone, Salma semble avoir rejoint sa terre natale, après l’apaisement de la situation. En effet, elles sont des centaines de familles à avoir quitté leur terre d’accueil, l’Algérie en l’occurrence, pour rentrer chez-elles, pour respirer l’air de Damas, d’El Hamidia, Homs entre autres villes syriennes, rasées par les raids aériens.

Par ailleurs, si la situation s’est relativement apaisée en Syrie, permettant aux milliers de réfugiés de rejoindre leur pays, le cas n’est pas le même pour les migrants africains qui, depuis l’annonce de leur rapatriement, leur nombre a considérablement augmenté. Originaires des quatre coins de l’Afrique, ils sont des centaines de femmes, d’enfants, mais surtout de jeunes garçons à squatter les grandes artères de la ville et ses axes routiers. Agés entre 10 et 18 ans, ces nouvelles recrues dans les réseaux de la traite, sont arrivés en masse à Annaba. Aux regards agressifs, ces migrants clandestins, entrés illégalement en Algérie, à Annaba entre autres villes, se sont orientés vers les plages, pour faire la manche. Situation pas anodine du tout, du moment que plusieurs cas de vols ont été enregistrés au sein des estivants.

C’est dire que si les réfugiés syriens sont entrés sur la pointe des pieds en Algérie, ils sont sortis avec une discrétion bien distinguée, en témoignent les interrogations de population sur la subite diminution de leur nombre, pour ne pas dire disparition. Comparativement aux Africains dont le nombre en constante augmentation est synonyme de lots de désagréments, en dépit de la sympathie affichée par la population à leur égard.