Ambassadeur français: «Les relations entre l’Algérie et la France sont passionnelles… »

Ambassadeur français: «Les relations entre l’Algérie et la France sont passionnelles… »

2014-Bernard_Emie__2__330817937_627099738.jpgDans le dernier numéro de Binatna (Entre nous), le magazine électronique de l’ambassade de France en Algérie, l’ambassadeur à Alger, Bernard Emié, a décrit dans «Le mot de l’ambassadeur» intitulé «La rencontre de la mémoire et du désir» comme suit les relations entre l’Algérie et la France.

En effet, une belle maxime affirme que la «politique» naît de la rencontre de la mémoire et du désir. Jamais banales et résolument passionnelles, passionnées et passionnantes, les relations entre la France et l’Algérie donnent à cette formule un relief particulier.

Mémoire d’abord. Comment ne pas évoquer celle des victimes des attentats de l’année 2015, de Charlie Hebdo, le mercredi 7 janvier et de ce vendredi 13 novembre funeste, au Bataclan et dans plusieurs quartiers de Paris. C’est souvent dans l’épreuve qu’on reconnaît ses vrais amis. L’Algérie était au rendez-vous de la solidarité et de l’amitié, et son expérience irremplaçable du combat contre le fléau du terrorisme constitue un nouvel axe de la coopération entre nos deux pays. Mémoire aussi des soldats de la Grande Guerre, auxquels un hommage spécial a été rendu à Constantine le 11 novembre 2015 et à Verdun le 29 mai 2016, pour «se souvenir et regarder ensemble l’avenir». Mémoire apaisée enfin, avec un déplacement remarqué, le premier depuis l’indépendance, du ministre algérien des Moudjahidine en France fin janvier 2016.

Désir ensuite. Celui de toujours décliner en davantage d’actions concrètes la «Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération», signée par nos deux présidents de la République, il y a presque quatre ans déjà, dans le but d’ouvrir aussi largement que possible un nouveau chapitre de nos relations. Dans le domaine politique d’abord, où le rythme effréné de visites ministérielles (pas moins de 19 à Alger entre septembre 2015 et juin 2016 et 14 à Paris sur la même période), témoigne d’un dynamisme exceptionnel. Au plan culturel aussi, par la présence remarquée de la France, invitée d’honneur pour la première fois du Salon international du livre d’Alger en novembre dernier. En matière économique ensuite, avec la signature de 31 accords lors de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau, présidée par nos deux Premiers ministres en avril 2016, apporte la preuve que «les résultats du partenariat économique sont là et bien là». Au niveau environnemental enfin, où la préparation de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21) a ajouté une nouvelle dimension à ce partenariat hors du commun qui unit Paris et Alger.

Cette relation entre la France et l’Algérie, devenue exemplaire grâce à un désir partagé de regarder de l’avant, tout en ayant toujours à l’esprit les drames du passé, produit de grands et beaux effets.