Accords sur la réduction de l’offre pétrolière : La Russie favorable à une nouvelle prolongation

Accords sur la réduction de l’offre pétrolière : La Russie favorable à une nouvelle prolongation

La Russie serait déjà favorable à une nouvelle prolongation des accords de l’Opep et les non-Opep sur la réduction de l’offre pétrolière. C’est ce qui ressort en tout cas d’une interview du vice-Premier ministre russe accordée à Bloomberg TV. Arkady Dvorkovich lève ainsi une partie du voile sur ce que sera la future position de son pays si la question d’une prolongation desdits accords venait à être posée une seconde fois.

C’est «Le résultat le plus probable est que l’accord sera prolongé», a déclaré Arkady Dvorkovich dans son interview à Bloomberg TV, tout en précisant, néanmoins, qu’il est encore trop tôt pour prendre une décision définitive à ce sujet. «Nous avons encore six mois, alors nous verrons», a-t-il déclaré. En tout cas, c’est la première fois que la Russie officielle se prononce en faveur de l’extension de la réduction de l’offre pétrolière en vigueur depuis janvier dernier. Les accords en questions ont été initialement prévus pour une durée de six mois avant que les délais ne soient prorogés de neuf mois, soit jusqu’au mois de mars 2018.

Cet effort vise à réduire les stocks de brut sur le marché et, par la même, soutenir des cours plombés par une surabondance de l’offre qui perdure depuis près de quatre années déjà. Le vice-Premier ministre russe a jugé hier que l’effort a bel et bien était efficace pour le marché et une stabilisation de ce dernier pointait d’ores et déjà à l’horizon. «Sur la base d’une évaluation préliminaire, il est clair que l’opération a été efficace et a contribué à la stabilisation du marché», a déclaré Arkady Dvorkovich, ajoutant que le ministère russe du pétrole est «pleinement impliqué» dans le suivi du respect des réductions.

Des déclarations qui sont susceptibles de redonner espoir à un marché pénalisé durant plusieurs mois par une offre américaine en pleine forme et une implication peu convaincante de plusieurs membres de l’Opep dans le respect des quotas de production. La Russie s’engage ainsi à faire pression sur les autres pays engagés dans l’effort de réduction de l’offre pétrolière. Signe de cette implication active de la Russie, le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, et son homologue irakien, Jabbar al-Luaibi, se sont rencontrés la semaine dernière à Moscou pour discuter de la coopération dans le cadre de la réunion ministérielle de l’Opep et des non-Opep. En outre, les producteurs russes de pétrole cotés en bourse, à la fois publics et privés, ont volontairement réduit leur production afin de soutenir les prix.

De quoi revivifier la flamme de l’optimisme chez les analystes et les industriels, de plus en plus inquiétés par un marché dont le retour à la normal n’intervient toujours pas. Les rapports de certains traders pour le mois d’août font état d’une baisse de la production de l’Opep et d’une nette amélioration du taux d’adhésion aux accords de limitation de l’offre. Ce dernier a rebondi à 89% en août profitant d’une baisse de l’offre saoudienne, irakienne et libyenne. Des pays qui n’ont cessé pourtant de pomper bien au-delà des quotas qui leur ont été fixés dans le cadre des accords de l’Opep avec les non-Opep. C’est sous ces bons auspices que le marché a ouvert hier les transactions hebdomadaires. Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 52,78 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d’octobre était en hausse de 35 cents à 47,64 dollars.