Abdelhak Layada et le déni de justice !

Abdelhak Layada et le déni de justice !

layada_730238954.jpgLorsque c’est à la victime d’éviter de blesser, par le regard, le verbe, le geste son tortionnaire, que le règne de l’injustice aura atteint son comble ! Ces propos sont ceux du chef de l’Etat qui dans un grand numéro de cynisme a balayé la douleur.

L’enterrement d’un cacique du pouvoir prête souvent à des réunions que les naïfs pourraient croire impossibles. Et pourtant !
Nous le pensions effacé et disparu des regards de toutes celles et de tous ceux qui ont eu à souffrir de ses crimes barbares, le voilà revenu, par la grande porte, pour nous narguer encore et encore! Il a, donc, assisté à l’enterrement de Boualem Bessaih qui a eu lieu au cimetière d’El Alia, en personnage important en train de recevoir des « amis », à discuter, à rigoler. C’est que l’ancien tôlier et petit chef terroriste est devenu important. Entre temps, les tenants du pouvoir ont troqué l’honneur pour les compromissions les plus sordides.
Une photo le montrant avec Ali Haddad le patron du syndicat des patrons (FCE), tous les deux sourires aux oreilles, se congratulant sans gêne aucune, fait le tour des réseaux sociaux.
Lui, c’est le sanguinaire Abou Adlène, Abdelhak Layada, le tôlier de Boufarik, qui organise l’assassinat de l’écrivain-journaliste et poète, Tahar Djaout, le 25 mai 1993. Le voilà, à présent, transformé, métamorphosé de pire criminel en citoyen fréquentable, circulant librement, recevant et serrant des mains, les mains de celles et de ceux que le terrorisme n’avait pas dérangés, pour ne pas dire plus.
Il était chef du MIA, Mouvement islamique avant de devenir, en 1992, émir national de l’inoubliable barbarie, le GIA. Le Groupe islamique armé a sévis à Alger et ses environs Le 15 juin 1994, il a été condamné à mort par la cour spéciale d’Alger, une sentence qui n’a pas eu lieu. Le 12 mars 2006, dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale, il a été libéré de son lieu de détention, lavé du sang qu’il portait sur les mains, le sang de citoyens qui refusaient l’obscurantisme assassin de Layada et ses complices.
C’était sous sa responsabilité que des listes de journalistes et d’intellectuels que le GIA a condamnés à mort étaient affichées dans les mosquées d’Alger. Nous voilà devoir subir encore ce personnage sans cœur, plutôt si, un cœur criminel, pendant que des citoyens moisissent en prison pour des délits…..d’opinion!
Il n’est pas le seul à afficher une telle arrogance, un tel mépris, une telle provocation. Il n’est pas le seul à s’afficher publiquement après avoir commis tant de barbaries, d’atrocités, assassiné, égorgé, violé !
Il y a le chef terroriste Madani Mezreg, celui qui affirmait publiquement avoir achevé, de ses mains, un soldat de l’Armée nationale populaire dans une embuscade qu’il avait tendue à un convoi militaire. Il a été reçu, en tant que personnalité nationale par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de Bouteflika, le président de la république.
Il y en a encore d’autres, ils sont plusieurs, devenus mystérieusement « fréquentables », et à avoir investi l’argent de citoyens qu’ils ont rackettés lorsqu’ils écumaient les maquis, les villes et les villages.
Voilà donc toute l’âme et les effets de la loi portant réconciliation nationale décidée unilatéralement par le président Bouteflika, votée et entérinée sans demander l’avis des victimes restées sans voix!
Mais, il restera toujours cette question qui taraude les esprits éveillés. Comment, lui, Abdelhak Layada, tôlier de son état, sans niveau d’instruction, pouvait-il savoir que la plume de Tahar Djaout était « dangereuse » ?