A quelques jours du début de la campagne électorale : Les meetings seront-ils populaires?

A quelques jours du début de la campagne électorale : Les meetings seront-ils populaires?

La médiocrité du discours et la non -maîtrise des candidats de l’art de la rhétorique sont pour beaucoup dans l’absence des citoyens lors des meetings.

Y aura-t-il du monde dans les salles afin de suivre les meetings des candidats lors de la prochaine campagne électorale des locales? La question taraude les esprits de nombreux observateurs de la scène politique nationale. La question est légitime, souligne-t-on, car les meetings concernant les dernières élections législatives n’ont pas drainé un grand monde. Sans vouloir prétendre être voyants, de nombreux observateurs tablent d’ores et déjà sur un faible engouement des citoyens dans les salles abritant ces meetings. Imperturbables, ces derniers avancent que les raisons n’ont pas forcément trait au désintérêt des citoyens par rapport aux enjeux de ce rendez-vous électoral, mais également à d’autres facteurs intrinsèques. La pauvreté du discours et la non -maîtrise des candidats de l’art de la rhétorique arrivent en tête de ces facteurs, affirme-t-on. S’inspirant des expériences du passé récent, plusieurs observateurs reprochent aux candidats leur amateurisme en politique.

«En effet, de nombreux candidats ne savent pas par quoi commencer ni par quoi finir leurs discours», soutient- on. «Non-convaincus dans leur grande majorité par les programmes qu’ils élaborent, les candidats ne savent même pas mentir!», ironisent d’autres observateurs. «Chose qui transforme leurs prestations en pièces théâtrales suscitant plus de moqueries et du mépris auprès du public». D’ailleurs, cet état de fait n’échappe plus à personne ces dernières années en Algérie auprès des candidats et des partis politiques qui, pour sauver la face, optent pour une campagne de proximité consistant à aller dans les cafés, les marchés et sur les places publiques, afin de vendre leurs idées. D’autres misent sur les réseaux sociaux. Pensant à tort ou à raison que tout le monde est connecté, les candidats veillent à l’animation de leurs pages, Facebook, Twitter, Web. etc. Ainsi, ils donnent leurs pages, les noms de leurs APC et APW respectives. Par ailleurs et pour ne laisser personne indifférent parmi leurs concitoyens, les candidats choisissent des slogans captivants et touchants. Le tout est agrémenté de la publication des CV des candidats. Il faut dire sur un autre plan que ce phénomène également nouveau soit-il n’est pas propre à l’Algérie. On le constate en effet partout dans le monde et caractérise aussi bien les campagnes pour les élections locales que la présidentielle. Les sociologues qui s’intéressent de très près à de tels phénomènes soutiennent que cette situation est la résultante de plusieurs (autres) facteurs. L’élévation du niveau de conscience et de l’instruction des citoyens est entre autres parmi ces facteurs. Les citoyens qui concevaient autrefois les élections toutes catégories confondues comme étant une occasion d’aspirer au changement et aux nouvelles idées, nea les conçoivent plus ainsi maintenant. En effet, ces dernières sont conçues comme étant une occasion en or pour les opportunistes de faire carrière et chercher leurs intérêts. L’autre facteur qui est à l’origine de ce changement dans la conception des rendez-vous électoraux, est le fait que les citoyens sont de plus en plus occupés par les progrès de la vie moderne. Il y a d’un côté les moyens technologiques (distraction) et de l’autre la multitude des préoccupations, choses qui n’existaient pas autrefois et qui permettaient aux gens de s’intéresser aux meetings que les candidats animaient, dans le but de tuer le temps et de s’informer. C’est le cas de le dire, car jusqu’à un temps très récent, la politique était l’apanage des personnes instruites et des personnes issues d’un milieu aisé. Ce qui est loin d’être le cas de nos jours, où les gens sont pratiquement tous au même niveau d’information, voire même d’analyse et d’appréciation de l’actualité. Ce qui explique d’ailleurs l’engouement des personnes de toutes catégories et couches sociales pour la candidature.