800 000 Articles saisis en 2016 : La contrefaçon inonde le pays

800 000 Articles saisis en 2016 : La contrefaçon inonde le pays

Des réseaux internationaux, souvent liés au grand banditisme et à la drogue, se sont équipés d’outils de production de plus en plus performants.

La contrefaçon s’épanouit. Ce phénomène mène l’économie nationale vers une ruine et une destruction certaine! D’une manière ou d’une autre, tous les domaines sont touchés par ce fléau. Les produits cosmétiques, les oeuvres audiovisuelles les pièces détachées, les portables et l’électroménager sont contrefaits. Pis encore, même les produits pharmaceutiques ne sont pas épargnés. Ils sont faussement étiquetés, falsifiés, contrefaits ou ne répondant pas aux normes. Une journée d’étude sur la contrefaçon et la marque a été consacrée hier, à Alger pour lutter contre ce fléau, organisée par RH International Communication sous le patronage des ministres de l’Industrie et des Mines, du Commerce et des Finances. «Le phénomène de la contrefaçon s’aggrave, s’alarme les producteurs nationaux au point de représenter un manque à gagner global estimé à des milliards de dinars par an», a estimé Yazid Nabila, chef de département technique de l’Office national de métrologie légale, en rappelant dans son allocution que la contrefaçon, est passée du stade artisanal et régional à un niveau industriel et planétaire. La responsable indique que des réseaux internationaux, souvent liés au grand banditisme et à la drogue, se sont équipés d’outils de production de plus en plus performants, «qui leur permettent d’étendre leur production à de multiples secteurs de l’économie». Le sous-directeur de la lutte contre la contrefaçon au département des douanes, contrôleur général Yazid Ould Larbi, a fait savoir de son côté, que les services des douanes interviennent sur deux modes, dont le premier se fait sur une demande d’intervention établie par le titulaire du droit ou son représentant mandaté, déposée auprès de la DGD. Aussi, il dévoile la saisie de plus de 800.000 produits contrefaits en 2016. Un chiffre révélateur prouvant que l’Algérie constitue un déversoir pour les produits non conformes aux normes internationales les plus élémentaires. «800.000 articles contrefaits ont été saisis par les services des douanes en 2016», il ajoute que pendant les années précédentes, les services des douanes ont constaté une hausse des saisies. 92% des produits saisis par les services des douanes sont issus des usines chinoises, la majorité de ces produits, soit 63% du total des produits en provenance de Chine est constituée d’articles de sport, selon le même responsable. Il indique, dans le même sens, qu’en «deuxième position vient la pièce détachée avec 28,9%, la quincaillerie 3,3%, les lunettes et montres 2,5%, l’électronique 1,2%, les cosmétiques 0,2% et enfin les articles scolaires 0,1%». Concernant les mesures à prendre, la démarche est connue de tous: destruction des marchandises reconnues comme marchandises contrefaites ou leur placement hors des circuits commerciaux, la prise de tout autre mesure ayant pour effet de priver effectivement les personnes concernées du profit économique. Au niveau mondial, le manque à gagner pour les marques victimes de la contrefaçon dépasserait les 26 milliards d’euros chaque année, soit environ 2,5% des importations mondiales. Les experts ont conclu lors du débat que les marchés informels de production et de distribution contribuent au même titre que les importations de produits contrefaits à alimenter le marché intérieur en produits nocifs. Ils estiment que l’objectif de cette journée est d’apporter aux gestionnaires un éclairage pratique sur les principaux écueils à éviter en matière de propriété intellectuelle lors d’un développement, notamment à l’international et expliquer en quoi consiste le savoir-faire, comment le protéger et le valoriser. Une occasion aussi pour débattre des questions juridiques.

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