Tout en accusant Saadani de faire pression sur la justice dans l’affaire Khelil, Makri : «Les réserves de change ne pourront assurer que 23 mois»

Tout en accusant Saadani de faire pression sur la justice dans l’affaire Khelil, Makri : «Les réserves de change ne pourront assurer que 23 mois»

Abderrazak_Mokri_03_600_158691001.jpgA la veille des débats autour du projet de loi de finances de 2016 au niveau de la chambre basse du Parlement, l’opposition monte au créneau pour dénoncer et critiquer ce texte. A ce propos, le président du MSP, Abderrezak Makri, a accusé hier des hommes d’affaires d’être derrière quelques propositions, sans les citer.

 
 

Le chef du MSP, Abderezak Makri, a animé hier une conférence de presse à Alger, qu’il a consacrée au PLF 2016 qui sera présenté aux députés dimanche prochain.

Le MSP qui est présent à l’APN dans le cadre de l’Alliance verte n’a pas attendu les débats pour s’exprimer sur ce texte et son patron a adressé hier une analyse critique et inquiétante sur quelques articles contenus dans ce projet. Selon Makri, les députés du MSP font une guerre au niveau de l’APN, «même si les équilibres ne sont pas faciles».

Makri alerte aussi que les réserves de change ne pourront assurer que 23 mois et s’attend même à une crise budgétaire en 2017 avec une facture d’importation de 70 milliards de dollars prévue pour 2016. D’autre part, le patron du MSP explique l’augmentation des transferts sociaux de 7% dans ce contexte de crise financière comme une manière pour les autorités de gagner du temps. Ainsi, on ne comprend pas si le MSP est contre la politique sociale de l’Etat alors que plusieurs formations politiques appellent à son maintien. Pour Makri, le PLF 2016 «n’est pas une loi nationale».

Evoquant quelques articles, le chef du MSP cite l’article 66 qui selon lui ouvre la voie à l’abandon de la règle 51/49 et pour Makri, les initiateurs de cette loi auraient pu opter pour le maintien de cette règle dans les secteurs stratégiques et ouvrir les autres. Il dénonce aussi l’article 53 relatif au foncier dédié à l’investissement dans le tourisme.

Selon Makri, même les députés de la majorité sont contre certaines dispositions du PLF 2016 mais ils cèdent à la fin. Dans ce cadre, il critique le recours à des augmentations dans le carburant et l’électricité.

Il cite aussi l’article 71 qui stipule la création d’un mécanisme pour garantir l’équilibre budgétaire, donc décider des transferts budgétaires, par exemple de fonctionnement à l’équipement. Pour Makri cette proposition est une atteinte aux prérogatives du Parlement qui a la mission de contrôle et d’interroger le gouvernement à travers la présentation de la déclaration de la politique générale et possibilité de retrait de confiance.

Il a également dénoncé l’article 26 qui attribue selon ses explications, la mission de statuer sur les recours au niveau local aux présidents des chambres du commerce et d’industrie alors que cette fonction était assurée auparavant par le juge. Toutefois, le président du MSP a tenu à précisé que son parti n’est pas contre le privé mais le voit comme partenaire principal dans l’édification de l’Etat, cependant, il faut que les chances soient équitables entre tous les opérateurs.

S’agissant de sa vision économique, pour le patron du MSP, il faut une transition économique consensuelle à travers une tran-sition politique. Fidèle à la plateforme de Mazafran à travers notamment une transition démocratique, qui est selon lui, la seule initiative qui répond aux conditions portant souveraineté, égalité et pas de leadership entre ses composants.

En réponse à une question sur les rumeurs relatives à l’organisation des présidentielles anticipées en 2016, le patron du MSP soutient cette hypothèse. Interrogé sur l’affaire Chakib Khelil, Makri a affirmé que les récentes déclarations de Saadani sur le sujet dans lesquelles, il avait déclaré que Khelil était parmi les bons ministres qu’a connus l’Algérie, il s’agit  d’«une pression sur la justice» dira le patron du MSP car selon lui, l’affaire est entre les mains de la justice et qu’il faut la laisser terminer son travail.

Pour rappel, le Sg du FLN avait déclaré dans un entretien à une télévision privée que l’ancien ministre de l’Energie et des Mines a été victime d’un complot et qu’il n’y a pas eu de corruption à Sonatrach, alors qu’une affaire relative à des commissions versées par Saipem, une filiale du groupe italien ENI, est en cours à Milan.

Il est à noter que l’initiative de la coordination pour les libertés et la transition démocratique date maintenant de plus d’une année et peine à aboutir. Makri affirme que son parti ne veut pas aller vers la confrontation avant de lancer : «on n’est ni contre une personne, ni un parti, ni un système politique». S’agissant du groupe des 19, Makri a déclaré que ces derniers n’ont qu’à rejoindre l’opposition qui est bien organisée.

N. C