Présidentielle de 2014 : Grand déploiement des Frères musulmans algériens

Présidentielle de 2014 : Grand déploiement des Frères musulmans algériens

images (8).jpgC’est le grand remue-ménage au sein des Frères musulmans algériens. Écartelées entre trois ou quatre tendances, des parties qualifiées de sages tentent, depuis quelques semaines, de lancer une grande initiative politique. L’objectif immédiat est d’unifier les rangs et de rassembler les différentes forces dans une seule organisation partisane, tout en ayant l’aval et la caution de l’Internationale islamiste.

Des sources au sein de la mouvance font état de démarches dans ce sens, dont les plus importantes sont ces rendez-vous entre des leaders affiliés au Mouvement du changement de Menasra, entré en hibernation depuis les législatives de mai 2012, et les animateurs du nouveau parti «frériste» lancé par Boumahdi.

Ce dernier aurait obtenu la caution internationale de l’organisation mondiale et semble vouloir maintenant essayer de rassembler tous les autres clans et sensibilités dans un seul moule dénommé «harakat bina el watani» ou mouvement pour l’édification nationale.

Selon ces sources, Menasra semble avoir perdu son pari de devenir le chef des Frères musulmans algériens, en dépit de ses solides liens avec l’organisation internationale et ses accointances avec certains de ses leaders étrangers. D’ailleurs, le gel des activités de son parti est un signe qui ne trompe pas.

C’est presque la même pression que subit le MSP de Soltani, l’empêchant de briguer un troisième mandat. Son retrait du leadership est un autre signe qui explique la nouvelle donne qui domine les débats secrets au sein du mouvement des Frères musulmans algériens.

Ces sources expliquent que l’unification des rangs n’est pas gagnée d’avance, d’autant que ni Menasra n’a voulu dissoudre son parti, comme gage de bonne volonté, ni Soltani n’a voulu inscrire à l’ordre du jour du prochain congrès du MSP la question relative à l’affiliation à l’Internationale islamiste et ses conditions organiques et politiques.

Ces derniers temps, Soltani tente de louvoyer en se disant prêt à rencontrer aussi bien Menasra et Boumahdi que Ghoul, qui fit sa fameuse dissidence l’été dernier en créant son parti, Taj.

Des déclarations médiatiques qui ne pèsent pas lourd, aux dires de nos sources, car avec son supposé retrait du MSP, Soltani n’aurait presque aucun crédit et ne pourrait donner aucune garantie. Seule inconnue dans cette problématique, c’est le nom du futur président du MSP. Est-ce Mokri ou Saïdi?

Le premier candidat semble avoir les plus grandes chances de prendre les rênes du parti pour le moment, à moins que les données internes changent radicalement dans quelques semaines. Le comité des sages fidèles à la ligne de feu Nahnah, présidé par Medaoud Abdelhamid, fait une course contre la montre. Il veut achever l’œuvre de rassemblement le plus vite possible, car il se profile à l’horizon la présidentielle de 2014.

Une élection considérée comme un évènement capital dans la stratégie de positionnement des Frères musulmans algériens. Ces derniers s’expliquent mal comment partout dans le monde arabe les segments locaux du mouvement ont obtenu des résultats probants, pris le pouvoir ou sont devenus des partenaires aux régimes en place à la faveur du «printemps arabe», alors qu’en Algérie c’est pratiquement l’exception.