Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger “L’Algérie est un pays complexe et compliqué”

Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger  	 “L’Algérie est un pays complexe et compliqué”

a8e-france-algerie-ambassadeur.jpgLes récentes déclarations de l’ambassadeur français en poste à Alger, M. Xavier Driencourt, qui a livré une interview au quotidien arabophone « Sawt Al Ahrar », tombent comme un cheveu dans la soupe en cette veille de la venue de Jean Pierre Raffarin, l’émissaire du président Nicols Sarkozy.

Ce dédoublement de langage tenu par le diplomate français, intrigue et jette le doute sur le vœu de ses responsables qui s’attellent à réchauffer les relations entre les deux pays et renforcer les liens économiques.

A moins d’une quelconque subtilité de la langue française et de celle de la diplomatie, M. Xavier Driencourt affirme, à propos des relations économiques et commerciales entre la France et l’Algérie qu’en sa qualité d’ambassadeur il reçoit beaucoup de patrons et d’hommes d’affaires français venus s’enquérir sur la nature des activités économiques et financières, « je réponds souvent que les conditions d’accès au marché algérien sont très attractives mais compliquées » ! Une phrase qui semble significative compte tenu du manque d’engouement affichés par les investisseurs français qui « boudent » notre pays. L’ambassadeur français ajoute que dans ses propos tenus à l’adresse de ses compatriotes qu’il conseille de ne pas « penser que nous sommes chez nous » d’afficher un « comportement modeste » et éviter de venir avec leurs grands sabots.

Il est fait état que « tout ce qu’on doit savoir est que l’Algérie est un pays compliqué sur le plan économique et commercial et de ce fait les investisseurs ne doivent pas penser que le pari est gagné d’avance, eu égard à la nature de la législation algérienne qui est différente de celle européenne. Et là j’avertis les entreprises (…) que la situation est plus compliquée qu’on ne le pense » !

Défaitisme empreint d’alarmisme, lapsus ou simples précautions, cela n’est pas pour favoriser la venue d’investisseurs français dans notre pays.

Cela n’est sûrement pas pour attirer, non plus, les operateurs français mais beaucoup plus à les en dissuader. Le lecteur profane croirait cela et penserait que cela va à contrario des vœux de Paris qui n’a de cesse de vouloir relancer la coopération et le partenariat économique avec l’Algérie. D’ailleurs, cela a nécessité plusieurs allées et venues de la part des diplomates et des élus français qui comptent fertiliser le terrain et pouvoir aspirer à une part qu’offre le marché algérien avec tous ses aléas.

La législation ainsi que le régime douanier et fiscal ont été à leur tour le sujet du débat du diplomate, qui considère que les operateurs français ont l’habitude d’opérer dans l’espace européen qui offre un cadre plus libéral exempt de toute contrainte douanière et autres procédures compliquées et quand ces entreprises décident d’investir en Algérie elles se trouvent confrontées à un système plus compliqué que celui européen.

Grands voyageurs et habiles négociants, les français, qui se sont installés à Macao, à Taipei, Hong Kong, Tunis, Rabat ou Dubaï ont dû connaître le même environnement, hostile, tout autant que le système fiscal français contraignant.

D’ailleurs, beaucoup d’entreprises ont dû recourir à la délocalisation de leurs usines.

A. B.