Une ville, une histoire : Arzew : Une histoire et une économie

Une ville, une histoire : Arzew : Une histoire et une économie

Arzew, aujourd’hui terminal pétrolier et méthanier la petite ville est bâtie à l’origine sur une plage basse et sablonneuse, à 37 km au nord-est d’Oran. Le port est protégé des vents par le djebel Orousse. Arzew est connue au XIIe siècle comme arsenal de l’Almohade Abd el-Moumene. Arzew est un site privilégié qui a été très tôt occupé par l’homme, de la préhistoire avec les Atériens aux berbères d’aujourd’hui.

Arzew, ville côtière liée dans le passé à toute la vie du Maghreb, la rade et le port de l’antique furent anciennement visités par les navires à faible tirant d’eau, visités par les Phéniciens et les Carthaginois. La grande colonie phénicienne, qui vassalisa la famille du roi Massinissa, maître de cette région (IIe siècle av. J.C). Bien que ce fût précisément au-delà du Cheliff que commença l’extrême Ouest, pays qui semblait moins peupler et où l’on voyait « moins de preuves de luxe et de richesse », il y avait encore une grande animation dans le golfe et le port d’Arzew qui s’appelait, à cause de son étendue, Portus Magnus. Ptolémée écrit qu’à « une centaine de miles à l’Ouest de Ténès, au-delà de la côte rocheuse du Dahra, s’ouvre un golfe large, mais peu profond, que des plaines entourent de tous les côtés. C’est le « Portvs Maghvs a spatio appellatvs » Ce grand port s’étendait de l’emplacement actuel du Fort de pointe d’Arzew jusqu’à Mers El Hadjadj (Port aux poules) et dépendait de la cité proprement dite de Portus Magnus, située sur les vestiges épars de la tribu des Bettioua, près du village.  Après que les romains eût marqué de leur empreinte cette région, les Vandales y furent entraînés par leur nouveau roi, Genséric (428-477).  Dévalant comme un torrent sur l’ancienne province romaine, ils ruinèrent l’imposante cité de Portus Magnus et ses dépendances. Ils furent dépossédés de leur conquête et repoussés jusqu’à Tanger par Bélisaire (533). La Foutouhat de l’Islam, sauva Arzew de la barbarie en 640, un triomphe des Arabes, mais surtout celui de l’Islamisme. Yazid gouverna cette région (715). Abou-El-Bekri nous décrit Arzew à cette époque : »Sur le littoral s’élève Arzao, ville construite par les Romains et maintenant abandonnée. Dans le voisinage est une colline avec trois châteaux entourés de murs et formant un ribat très fréquenté ». Ainsi en 1068, la grande cité romaine dévastée par les Vandales ne s’était pas relevé de ses ruines, mais cent ans plus tard, en 1154, le géographe andalou arabe El Idrisi écrivait ; « Arzew est un bourg considérable où l’on apporte du blé que les marchands viennent chercher pour l’exportation ». C’est ce qui incitait Elisée Reclus à cette remarque : »Une ville commerçante exista de tout temps à Arzew, où se reconstruisit après chaque désastre, au bord de cette anse propice aux matelots : c’était un port et une cité ». Youcef Ben Tachfine chassa les Zianides et domina toute la province. En 1120, Mohamed Ben Abdellah aida Abdel Moumen, le futur (Charlemagne berbère), à se révolter contre les Mourabitines et à asseoir la souveraineté des Mouahaddines dans la principauté. En 1162, Abdel Moumen fit construire une flotte de cent vaisseaux à Arzew, dont il avait fait le plus important arsenal maritime de la province. En1242, sous le règne de son descendant Sa¨d, le Gouverneur de la province, Grammeur Hassan Ben Ziane, vassal des Mouahidines, se souleva et, parvenant à assassiner le souverain, défit complètement l’armée chargée de le combattre, demeurant ainsi le seul maître de la cité. En 1286, le successeur des Mouahidines, au Maroc, Abou Yacoub de la dynastie des Mérinides, tourna ses armes contre Tlemcen où régnaient les Zianides, successeurs de Grammeur Hassan et princes du Royaume. Il organisa le siège de la ville et en laissa la direction à son frère Ali Saïd, qui s’empara de la capitale après une résistance de sept années. Par la suite, il conquit facilement la majeure partie du pays ‘ El Maghreb El Aouset).  Arzew, demeurera fidèle aux Beni Ziane et c’est là que se retirèrent, avec leurs trésors, les souverains déchus. Depuis cette époque, la ville reçut le nom de « Port de Beni-Ziane ». En effet, dans le récit de ses voyages le Dr Shaw s’exprime ainsi : «..le port d’Arzew appelé par les Maures le port de Beni-Ziane, du nom des habitants du voisinage, qui formaient, autrefois, une communauté considérable ». Le port d’Arzew, devenu un carrefour d’import et d’export. L’importation existait aussi ; Marmol Caravajal a écrit : » Sous le règne des Beni-Ziane, plusieurs vaisseaux chrétiens abordaient à Arzée, chargée des marchandises de l’Europe » L’Ivoire, les plumes d’autruche, les cuirs préparés, les poteries, etc… Ces divers objets transportés à Arzew et achetés, à grands frais, par les marchands vénitiens, qui les transportaient ensuite en Europe à bord de leurs galères aux riches oriflammes.