Transition énergétique : Lancement du cluster énergie solaire !

Transition énergétique : Lancement du cluster énergie solaire !

Un noyau d’une douzaine de PME évoluant dans le secteur des énergies renouvelables a lancé officiellement hier le cluster énergie solaire sous l’impulsion de la Direction générale de la PME (DGPME) en collaboration avec le programme de l’Union européenne CAP-PME et le programme d’appui algéro-allemand (GIZ).

«Nous sommes dans un secteur où la technologie évolue très vite», prévient Mourad Preure, expert dans les énergies, qui partage son optimisme vu les réserves de lithium que possède l’Algérie, une matière première qui lorsqu’elle parviendra à un coût abordable «le paradigme de la mobilité sera révolutionné», assure l’intervenant. Mourad Preure a en outre appelé à ce que le cluster énergie solaire s’inscrive dans «les paradigmes économiques de demain» notamment en créant son propre marché et non attendre la demande «passer d’un market pool à un technology-pool, où c’est la technologie qui crée le marché et non l’inverse», appelle-t-il. Avec comme ambition de voir l’émergence d’une puissante industrie photovoltaïque en Algérie, les différents intervenants ont abondé pour que l’investissement dans l’énergie renouvelable soit «un prélude à une transition énergétique, voire une révolution énergétique». «Cette industrie, dont les premiers jalons existent déjà sur le terrain, peut connaitre un essor rapide, notamment grâce au programme national de 4000 MW», assure Mohamed-Réda Smahi, président d’Innovinvest Group.

Pour l’orateur, il y a nécessité d’un double engagement pour la réussite du cluster énergie solaire : l’engagement des pouvoirs publics, «dont les formes et les modalités de ce soutien peuvent être étudiées, amendées et mises en oeuvre». Mais aussi «l’engagement ferme» des opérateurs publics et privés autour d’un programme de production d’intrants. Le responsable d’Innovinvest prône, d’autre part, le développement de «nouvelles synergies et passerelles économiques comme ce qui se fait dans d’autres pays», en associant les universités et les centres de recherches spécialisés, « des acteurs qui possèdent des ressources importantes opérationnelles aptes à être mobilisées», estime Mohamed-Réda Smahi qui salue la création d’un cluster dédié à l’énergie solaire qui «paraît être la forme et le lieu» pour lancer dans des délais courts des rencontres au cours desquelles émaneront des propositions et des initiatives permettant la mise au point d’un programme industriel diversifié. L’Algérie voit donc naître depuis hier son 4e cluster économique. «C’est un challenge d’engager ce processus», affirme Abdelghani Mebarek, directeur général de la PME auprès du ministère de l’Industrie.

«Aujourd’hui, ce lancement correspond à la volonté de mutualisation d’entreprises d’une même filière, liées entre elles par des opérations d’achat et de vente. Une filière étant un ensemble d’activités complémentaires d’amont en aval de réalisation d’un produit fini », explique-t-il. Le DG de la PME plaide pour «la solidarité entre les entreprises d’une même chaine de valeur», aspect qui contribue à atténuer les faiblesses de l’économie nationale. La fabrication de panneaux nécessitera, selon Abdelghani Mebarek, l’adhésion de sous-traitants, notamment dans la fabrication et le montage des câbles, des accroches de panneaux et d’armoire de commande.

«Toutes ces activités en attireront d’autres qui gravitent autour de la filière. Par exemple, les bureaux d’études en énergie renouvelable, les installateurs et entreprises de maintenance des centrales d’énergie», prédit le responsable.

Celui-ci a tenu à rappeler la série de textes portés par les articles 27 et 28 de la loi d’orientation sur le développement des Petites et moyennes entreprises (PME). Une législation qui «marque l’encouragement et l’appui aux associations ou groupement de PME» visant à l’amélioration de la compétitivité d’une filière donnée. «Une loi qui apporte beaucoup de nouveauté en termes d’approche et de soutien des PME», estime le DG de la PME qui par ailleurs déplore qu’il y ait sur le terrain «un tel cloisonnement, que toutes les politiques que nous voulons mettre en place ne pourront pas être efficientes» si les différents acteurs ne parviennent pas à coordonner toutes leurs actions de manière cohérente.

A noter qu’une assemblée générale aura lieu courant juin pour définir les membres et le statut juridique du nouveau-né de l’énergie renouvelable. Pour rappel, l’Algérie ne compte aujourd’hui que 3 autres clusters, le cluster boissons, le cluster numérique, mais aussi celui de mécanique de précision. D’autres sont en cours de mise en place, celui de la filière dattes dans la wilaya de Biskra et celui de la plasturgie à Sétif. D’autre part, il est à noter que la CAP-PME compte organiser prochainement un séminaire sur les efficiences énergétiques dans les PME.