Les réfugiés syriens sont retenus depuis le 18 avril à la frontière entre le Maroc et l’Algérie.
Les autorités marocaines ont refusé de transférer les réfugiés syriens vers l’Algérie. Environ 42 Syriens devant être accueillis dans la wilaya de Béchar par la délégation algérienne composée de responsables au ministère des Affaires étrangères, de la wilaya et du Croissant-Rouge algérien, sont toujours attendus. Ce n’est qu’après être arrivée au point frontalier que cette représentante a constaté avec consternation que le Maroc a bel et bien refusé de remettre ces familles de réfugiés, bloquées depuis déjà deux mois sur ses terres, à l’Algérie.
Ces réfugiés sont retenus depuis le 18 avril à la frontière. Une situation qui a d’ailleurs incité plusieurs associations à faire appel aux deux pays afin de mettre fin au calvaire de ces familles. C’est finalement l’Algérie qui a décidé cette semaine de les recevoir, en fournissant les moyens humains et matériels afin d’instaurer un climat propice à l’accueil de ces malheureux. La présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabylès qu’on a joint par téléphone, a affirmé qu’«après l’annonce du ministère des Affaires étrangères que ces réfugiés allaient être reçus en Algérie, le Croissant-Rouge algérien a aussitôt aménagé un centre d’accueil à Béchar», expliquant que toutes les commodités sont prêtes au niveau de cet espace qui comprend «une équipe médicale, pour la prise en charge des malades, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique, sachant que parmi ces réfugiés se trouvent des enfants et des femmes enceintes».
La même responsable a par ailleurs vivement condamné la façon d’agir du pays de Mohammed VI, qui n’en est pas à son premier dérapage. «Le Maroc a toujours exploité la misère humaine, comme il l’a fait auparavant avec les réfugiés subsahariens», a-t-elle déploré. Elle a de ce fait avancé que «le Croissant-Rouge a l’intention de prendre à témoin tous ses partenaires humanitaires à l’instar du comité arabe du Croissant-Rouge, ainsi que les organisations avec lesquelles il travaille, de la volonté du Maroc d’empêcher les réfugiés syriens d’entrer dans notre pays».
Même son de cloche chez les représentants des missions internationales du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui dénoncent la méthode du Maroc dans la gestion d’une telle crise. Pour eux, cela renseigne sur «un total manque de responsabilité» vis-à-vis de ces milliers de personnes prises en otage alors que la solution existe et qu’elle est bien là. Suite à cette réaction injustifiée, le royaume s’est également attiré les foudres des différentes organisations humanitaires, à l’instar de celle de la Croix-Rouge internationale, qui tentent vainement de comprendre le pourquoi d’une telle position.
Du côté du Croissant-Rouge algérien, la déception des jeunes qui ont travaillé afin d’assurer un accueil chaleureux et qui attendaient de pied ferme que les réfugiés arrivent, s’est fait ressentir, après avoir constaté que la délégation censée les ramener est rentrée sans eux. Par ailleurs, le représentant du HCR en Algérie, Hamdi Boukhari, a effectué une visite d’ inspection au centre d’accueil en question, où il a constaté que les chambres de ce dernier sont toutes équipées de climatiseurs ainsi que d’appareils électroménagers, a rapporté le quotidien arabophone El Khabar. A l’heure où nous mettons sous presse, notre journal ne dispose pas d’informations plus précises quant au développement de cette situation.
Rappelée plus tard dans la journée, Saïda Benhabylès, elle-même ne possédant pas plus de renseignements, n’est pas en mesure de nous fournir plus de précisions, car l’absence de réseau entrave la communication avec les correspondants se trouvant sur place.
