Tout en éludant la crise de l’APN et les questions internes : Le FFS plaide pour « un changement de système »

Tout en éludant la crise de l’APN et les questions internes : Le FFS plaide pour « un changement de système »

Écrit par Rachid Bouarroudj

Le conseil national ordinaire du Front des forces socialistes (FFS), réuni vendredi dernier, a dit avoir procédé à l’examen de la situation politique et organique du parti, en décidant  d’« enjamber » des questions essentielles, du moins celles qui auraient mérité quelques éclairages de sa part. Sur le plan politique, écrit le FFS dans un communiqué qui a sanctionné les travaux de son conseil national,  « l’analyse et les débats ont porté sur le système actuel de gouvernance politique et la nécessité urgente de son changement ».

Pourtant, la situation politique nationale a été marquée par le «feuilleton» dont a été le théâtre l’Assemblée populaire nationale plus de trois semaines durant, mais le FFS élude le sujet et se concentre sur ce qu’il vise, « un changement de système et non un changement dans le système ». En fait, le conseil national considère que « la priorité des priorités est la sensibilisation des citoyens et des forces vives de la nation sur l’urgente nécessité d’un changement démocratique du système pour préserver la stabilité, l’unité et la souveraineté nationales, comme le préconise notre projet de reconstruction d’un consensus national populaire ».

Pour rester dans l’actualité politique, le FFS insiste particulièrement sur son objectif de « restituer le pouvoir aux Algériens par l’élection d’une Assemblée nationale constituante visant à instaurer un Etat de droit démocratique et social ». Qu’est-ce qui pourrait expliquer que le FFS ait « royalement » ignoré l’enlisement et le blocage qu’a subi l’Assemblée alors que le parti y compte 14 députés, qui ont été, au final, les témoins passifs d’un événement médiatico-politique inédit ? Sur ce point, le FFS écrit que « pour ceux qui ne sont pas dans le système, le FFS et les forces d’opposition les plus représentatives, la société civile autonome et la population qui dans sa majorité n’attend plus rien de ce régime, ils considèrent que le système est usé ». « Ils ne croient plus que les institutions et les hommes de ce système, qui ne sont pas élus démocratiquement et qui ne peuvent donc pas s’exprimer en leur nom, soient en mesure de faire évoluer le système pour améliorer leurs conditions de vie et de travail », écrit le FFS, qui n’a pas l’air de craindre la contradiction ! Sur le plan organique, donc l’actualité du parti lui-même, là aussi, le conseil national du parti dit avoir pris « connaissance de l’état d’avancement des opérations de renouvellement et d’élargissement des structures du parti au niveau des fédérations et des sections et se félicite du respect de la feuille de route et des délais fixés ». Tant mieux, mais il ne dit rien sur les remous que connaît depuis quelque temps le parti comme le cas de l’éviction de la députée Salima Ghezali, radiée du parti pour ne pas avoir demandé l’autorisation de publier une tribune dans la presse !

Par ailleurs et à propos de prochaine élection présidentielle d’avril 2019, le FFS estime qu’elle n’aura pour objectif que de « pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime ». « Cette élection qui s’annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si tenue dans les conditions actuelles, ne changera rien à la situation actuelle » fait remarquer le conseil national qui parie sur «une importante abstention» lors du rendez-vous de 2019 : « Tout laisse prévoir que la grande majorité s’abstiendra de voter ou votera contre le candidat du système » soutient le parti selon lequel « les chiffres officiels des résultats ne parviendront pas à masquer cette réalité ».

Pour le FFS, « le changement est inévitable à court ou à moyen terme » et plaide pour un changement « pacifique et consensuel, dans le cadre d’un Etat de droit ».

«Si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation », avertit le parti.