Tourisme à Tizi-Ouzou: Cap sur l’amélioration de la qualité de formation

Tourisme à Tizi-Ouzou: Cap sur l’amélioration de la qualité de formation

La question du tourisme a été une nouvelle fois remise sur le tapis. Le wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, a affirmé que la wilaya constitue indéniablement un pôle touristique propice pour le développement de types de tourisme (culturel, balnéaire, climatique), vu les potentialités touristiques et artisanales qu’elle recèle.

Pour cela, et dans le cadre du programme du gouvernement, une stratégie de développement touristique a été mise en place en mesure de répondre aux besoins de touristes nationaux et internationaux, a annoncé, lors du lancement officiel de la rentrée de formation du tourisme qui a eu lieu, avant-hier, au niveau de l’Institut national des techniques hôtelières et touristiques (ITHT) de Tizi-Ouzou. Cette cérémonie inaugurale a été marquée par la présence de la directrice de la formation au niveau du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, Wahiba Moumen, et une forte délégation de l’exécutif local.

A cette occasion, le premier magistrat de la wilaya a mis l’accent sur l’amélioration de la qualité de formation assurée aux stagiaires pour relever le défi relatif au développement du tourisme, ce secteur, dia t-il créateur de richesses et générateur d’emplois. «Le tourisme est classé parmi les 4 secteurs dynamiques pour le développement socio-économique, notamment avec la conjoncture actuelle». Dans le même ordre d’idée, la directrice de formation au niveau du ministère du Tourisme, Wahiba Moumen, a affirmé que cette année, l’objectif à relever est bien de faire de la formation un réflexe. Ceci dit, expliquet-elle, que tout acte qui se fera dans le but d’assurer une bonne qualité de formation conduira, bien sûr, à une bonne qualité de prestations de services. «Le tourisme est un secteur prioritaire pour l’image de l’Algérie». A cet effet, elle a appelé les stagiaires à oeuvrer dans le sens de rehausser l’image de l’Algérie dans le secteur du tourisme.

«Des mesures ont été prises pour améliorer les conditions de formation pour permettre aux stagiaires d’améliorer les services», a-t-elle encore ajouté.

L’ITHT doit sauvegarder sa renommée

Le wali a, par ailleurs, a émis le vœu à ce que l’ITHT maintienne sa renommée internationale dans son encadrement de performance et répondre aux exigences de la demande et l’offre touristique. «Des moyens ont été mis en place pour instaurer une sérénité et une gestion appropriée pour accompagner les stagiaires dans de bonnes conditions», a-t-il fait savoir. Il chargera ensuite les responsables de cet institut à leur tête le personnel d’encadrement de fournir les efforts pour assurer une formation adaptée aux exigences du secteur et aussi pour sauvegarder la réputation de cet établissement qui est unique en Algérie et même en Afrique.

En termes de chiffres, il a indiqué 4 847 jeunes qui ont été formés depuis sa création en 1970 à ce jour, dont 200 issus de nationalités étrangères, alors que le nombre de places pédagogiques offertes est de 360.

Après avoir été saisi par le P/APW sur la dégradation très avancée dans laquelle se trouve cet établissement, le wali a avoué que le secteur a besoin de ressaisir et avoir sa place dans l’économie nationale. Il dira en substance: «Il faut faire d’une sorte à ce que cet établissement reprenne ses couleurs et la place qu’il avait depuis sa création». Ceci, tout en appelant le personnel administratif et pédagogique de l’THT d’aller au-delà des conflits intersyndicaux qui les opposent et d’être dignes de leur mission. «Il faut assurer un encadrement pédagogique de qualité aux stagiaires qui devront apporter une valeur ajoutée au secteur du tourisme qui est en nette extension», a-t-il insisté.

Plaidoyer pour réhabiliter l’ITHT

De son côté, le président de l’assemblée populaire de wilaya (APW), Mohamed Msela, a interpellé sur place, la représentante du ministère de tutelle, d’effectuer une visite pour pallier la situation de délabrement dans laquelle patauge cet institut.

«Je dirai que suite aux pertes financières occasionnées par la dégringolade des prix du pétrole, le tourisme vient en appoint pour sauver le pays de cette crise», a-t-il estimé. Le p/apw a également dénoncé le lancement des opérations de réhabilitation de l’ensemble des établissements hôteliers relevant du secteur public qui ont eu lieu en plein période estivale.

Ce qui a gêné, dira t-il, d’une manière directe le fonctionnement du secteur du tourisme dans la wilaya. Msela a mis au courant la directrice de la formation au niveau du ministère du Tourisme sur le blocage qui persiste quant à la mise en service de l’hôtel El-Arz de Tala Guilef, qui peine à voir le jour.

La formation et après ?

S’il est admis que la formation compte parmi les éléments clés qui font avancer le tourisme, il reste cependant que ce secteur est à vau-l’eau. Malgré les énormes potentialités naturelles dont regorge la wilaya, et qui peut alterner entre le tourisme balnéaire, l’écotourisme ou le tourisme de montagne, voire même le tourisme cultuel et d’autres activités qui peuvent avoir des liens directes avec ce secteur comme les randonnées, la spéléologie, il continue à naviguer à vue en raison du manque d’une politique touristique digne de ce nom. La formation, quand bien même qu’elle soit de qualité, et répondant aux standards internationaux, ne peut à elle seule remettre ce secteur malade et profondément désorganisé sur les rails. Depuis des années on miroite le lancement de projets à même de booster le secteur, mais cela se limite aux effets d’annonce. La désillusion s’installe juste après. C’est que les spécialistes du secteur n’y croient plus à ce qui s’apparente à des chimères. Les embûches, ce n’est pas ce qui manque. L’assainissement du foncier touristique, la désorganisation, la bureaucratie, et tant d’autres d’aléas aliènent tout espoir de voir le secteur du tourisme sortir du gouffre.

Aujourd’hui, il est urgent de regrouper tous les acteurs du secteur du tourisme pour engager une réflexion et mettre une organisation qui saura jeter les jalons d’une vraie politique de prise en charge de ce secteur, véritable vecteur de développement. A Tizi Ouzou, les acteurs du secteur essaient de secouer le cocotier. Parmi les tentatives engagées dernièrement, on citera la volonté d’installer une commission mixte permanente au niveau de l’assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou et qui regroupera les offices de tourisme, les hôteliers, les agences de voyage, la direction du tourisme et celle de la culture dont l’objectif est de développer à long terme et d’une manière effective le circuit touristique en Kabylie, et qui est actuellement à l’abandon.

On citera aussi la mise en place d’un réseau composé de 11 offices du tourisme implantés à Tigzirt, Azeffoun, Tazrout, Aïn-El-Hammam, Tizi-Ouzou, Bouzeguène, Boghni… Une étroite collaboration et une complémentarité entre la commission mixte et l’office chargé de la promotion de la destination touristique et les agences de voyage sont de mise pour aller, entre autres objectifs, à celui de vendre les circuits touristiques. Les agences de voyage, dont le rôle se limite presque à la billetterie, doivent aussi se recadrer. Les 40 agences que compte la wilaya se limite à ça et non pas à l’organisation des circuits touristiques. Ceci dit qu’il n’y a pas d’offres touristiques.

Z. C. Hamri et B. B.