Tourisme à Tam : Qu’est-ce qu’on vous sert comme… désert ?

Tourisme à Tam : Qu’est-ce qu’on vous sert comme… désert ?

Séjourner à Tam sans parler tourisme relève de quelque gravissime lésion mentale, tant la nature ici frappe l’imaginaire et l’imprègne jusqu’à l’éblouissement. Mais cédons plutôt la parole à celui qui paraît le mieux placé pour en parler, le directeur du tourisme et de l’artisanat…

D’emblée, M. Abelmalek Moulay, qui nous reçoit dans son bureau cossu, rappelle que si la saison 2010 aura été « plutôt timide » sans s’étaler pour autant sur les causes exogènes et endogènes de cette « timidité » ! En revanche, il se réjouit pour l’exercice 2011 qui aura vu défiler à Tam «11.000 touristes». Avant de préciser, le regard fixé sur son micro, «il s’agit de touristes étrangers, bien sûr».

Est-ce à dire pour autant que les nôtres boudent le Sud ? «Certainement pas, mais il faut ce qu’il faut pour que les autochtones affluent.» Il faut sans doute entendre par là l’impérieuse nécessité de réinventer le partenariat. Pourtant, on a cru entendre et surtout comprendre que le produit national touristique serait promu et valorisé en « priorité » tout en ne négligeant point l’apport des étrangers «toujours prêts à venir, pour peu que… ».

Au vrai, et il n’ y a aucune honte à le relever, la balle est dans le camp des décideurs puisque le pays, lui, est une véritable mine d’or en matière notamment de sites naturels aussi riches que diversifiés. En réalité, et si la nature a vraiment bien fait les choses, en revanche, l’homme, lui, doit se mettre à la hauteur et au niveau de toutes ces magnifiques offrandes naturelles que nous envient bien des pays de par le monde, y compris ceux réputés frères et amis…

Allez reprenons le fil de tantôt pour un nécessaire complément d’information, propos d’un produit touristique sinon d’une véritable stratégie touristique qui est, à l’évidence, l’affaire de tous, entendre par là tous les opérateurs publics et privés confondus dès l’instant où «les règles du jeu sont claires pour tout le monde», relève le moudir du tourisme à l’échelle locale. Et de faire appel alors au fameux dicton populaire fort révélateur de l’impérieuse nécessité pour tous les partenaires de mettre la main à la patte «yed ouahda ma tsefaqch», au mieux et pour peu évidemment que tout ce beau monde joue le jeu en Algérie, on peut vivre quatre saisons touristiques, dixit toujours le chef de l’exécutif touristique si l’on ose dire… Et ce sont ses « douze ans d’expérience» à Ghardaïa toujours dans la même branche et le même profil qui «parlent».

En attendant, il revient sur ses propos de tantôt gravitant autour de notre compagnie nationale aérienne en notant « l’urgence de définir d’un commun accord un agenda de vols touristiques». Pour l’heure, il n’est tout de même pas inutile de le signaler et de s’en imprégner au mieux, « 84 agences touristiques activent au niveau de notre wilaya». Bien entendu et on devine aisément pourquoi «tout est encadré par l’Etat». Qu’en est-il de capacités d’hébergement ? Car c’est bien beau le discours rassurant mais la réalité elle est souvent têtue. Ce qui ne semble pas ébranler les certitudes malgré quelques zones d’incertitude. Justement, de notre interlocuteur : « Nous avons aussi les circuits à la carte », formule considérée comme moins coûteuse et plus rentable, dixit notre source. Formule qui offre l’avantage en effet « d’être fixé sur tout à l’avance », pour les bénéficiaires et de prendre donc « leurs dispositions en conséquence ». Car, parfois et nombre de victimes d’arnaques en témoignent, « gare à la fameuse pochette surprise !» Retour à un autre volet fondamental, celui des capacités d’hébergement et si possible en séjour « digne du nom » en ce qu’il reste, marque les esprits et les incite, quelque part, à revenir. A ce niveau, on dénombre «de 2.000 à 3.000 lits». Tiens, et à l’approche du réveillon, quoi de neuf ? Réponse rassurante du premier responsable du tourisme à l’échelle locale : «Nous sommes prêts à y faire face.» Et d’annoncer alors la tenue d’un grand événement susceptible de provoquer sinon la ruée à tout le moins l’engouement, le Salon national du bijou.

Quant aux différents circuits touristiques proposés et franchement fort pittoresques et attrayants, l’espace Afilel Amakar. Une boucle à 65 km de Tam, l’espace Tagmart pour le réveillon uniquement. Enfin et pour remonter un peu loin dans le temps ou plutôt un passé récent, “on a enregistré en 2003 entre 6.000 à 7.000 touristes dont 7.000 étrangers et 4.000 nationaux”.

Conclusion unanimement partagée : l’offre reste encore insuffisante par rapport à la demande et particulièrement des nationaux qui ont soif de découvrir leur magnifique et sublime pays, à condition que tous les partenaires interpellés à in niveau ou à un autre de leur statut consentent enfin à regarder dans la même direction et permettre ainsi à tous les Algériens frustrés de se réconcilier encore et toujours avec leurs contrées aux multiples contrastes. Dont acte…

A. Z.