Un jeune homme a été enlevé avant-hier soir par des terroristes sur le chemin de wilaya 128 reliant la ville de Tizi Ouzou à Boghni, à environ une quarantaine de kilomètre au sud du chef-lieu de wilaya, a-t-on appris d’une source locale. Originaire de la commune d’Aït Yahia Moussa, 30 km au sud de la ville des Genêts, H. Mohamed, âgé de 21 ans, agriculteur de son état, a été surpris, précise notre source, dans un faux barrage dressé par un groupe terroriste composé de cinq individus armés, au lieu dit «La 49» sur le CW 128, vers 19h00. Sous la menace des armes, la victime qui était à bord de sa voiture de marque Mercedes ancienne génération pour rentrer chez elle a été conduite vers une destination inconnue.
Son véhicule a été retrouvé à 300 mètres du lieu du rapt, indique notre source, lui-même à environ 5 ou 6 km d’un barrage fixe des forces de l’Armée nationale populaire (ANP) et de la Gendarmerie nationale, entre les deux villes de Draâ Ben Khedda et Boghni.
Par ailleurs, une cellule de crise, composée des proches de la victime et d’élus locaux, vient d’être installée au niveau de la commune d’Aït Yahia Moussa, afin de suivre de près l’affaire.
A signaler que CW 128 est connu pour être un lieu d’opération pour les groupes terroristes armés sévissant dans le massif forestier de Boumahni et celui d’Aït Yahia Moussa.
Plusieurs accrochages entre les forces de sécurité et les éléments d’Aqmi ont eu lieu à cet endroit. Le 8 décembre dernier, rappelle-t-on, des terroristes armés ont tenté de s’emparer du véhicule de l’un des citoyens du village Iaâllalen, dans la même commune. Accompagné de son frère, le villageois ne cédera pas facilement à la demande des hommes armés, jusqu’à ce que d’autres citoyens arrivent sur place. C’est ainsi que les terroristes renoncèrent à leur action.
A l’heure où nous mettions sous presse, aucun contact n’a été établi entre les ravisseurs et la famille du jeune kidnappé et aucune rançon n’aurait été demandée, précise notre source.
Le phénomène des kidnappings, apparu au milieu des années 90 en Kabylie, a fait jusque-là plus de 65 victimes parmi les entrepreneurs, hommes d’affaires, émigrés et autres citoyens. Plusieurs d’entre eux n’auraient été libérées qu’après la mobilisation des citoyens.
Le dernier kidnapping en date est celui du médecin cardiologue Nour Djellal, qui avait a été enlevé le 15 novembre 2011, à Tala Bounane sur le CW 100, entre Ath Aïssi et Tizi Ouzou, dans un faux barrage dressé par un groupe armé. Après sa libération survenue le 4 décembre, la victime a raconté qu’elle avait été enlevée pour prodiguer des soins à un terroriste qui souffrait de troubles cardiaques.
A. M