Tizi Ouzou : Bientôt un musée du bijou d’Ath Yenni

Tizi Ouzou : Bientôt un musée du bijou d’Ath Yenni

Les projets de réalisation d’une maison de l’artisanat et d’un musée du bijou dans la commune d’Ath Yenni seront concrétisés incessamment, a-t-on appris jeudi, du président de l’assemblée populaire communale (APC) locale.

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 14e édition de la fête du bijou, Smaïl Deghoul a déclaré que le budget destiné à l’aménagement des deux structures a été débloqué et transféré vers les caisses de l’APC. Le lancement des consultations pour l’attribution du marché est prévu pour les prochains jours et les travaux démarreront juste après pour permettre la concrétisation de ces deux projets promis par le ministère du Tourisme lors de la 12ème édition de cette fête, a-t-il précisé.

L’aménagement de la maison de l’artisanat et du musée est prévu sur le site d’une ancienne bâtisse qui a déjà servi de maison de l’artisanat avant d’être fermée, a-t-il affirmé, assurant que les deux établissements tant attendus par les artisans de la région seront finalisés avant l’été prochain.

«Le bijou aura désormais son musée et sa maison de l’artisanat ce qui contribuera fortement à sa préservation et à sa promotion tout en facilitant sa commercialisation puisque les artisans bijoutiers auront des espaces permanents d’exposition et de vente», a-t-il expliqué.

L’autre projet qui permettra l’épanouissement de la filière concerne la labellisation du bijou d’Ath Yenni sur lequel un travail de réflexion a été lancé avec la contribution de spécialistes et de chercheurs, a annoncé M. Deghoul, rappelant que ces joyaux traditionnels revêtent déjà un caractère national et international.

Ayant procédé au lancement officiel de la manifestation, le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Boudarbali, a évoqué un art ancestral qui a devant lui un avenir meilleur vu le nombre d’artisans qui l’exercent malgré les difficultés, mais aussi l’engouement qu’il suscite auprès des citoyens au niveau local, national et même à l’étranger.

Cet art est un patrimoine national qui doit avoir une dimension international  d’où la nécessité de conjuguer tous les efforts pour qu’il soit labellisé et inscrit comme patrimoine universel de l’UNESCO et donner ainsi une autre face de l’identité algérienne , a-t-il soutenu.

Le wali a proposé également l’intégration du volet bijou dans la caravane nationale, organisée dans le cadre du centenaire de l’écrivain Mouloud Mammeri, une figure emblématique de la culture algérienne qui a beaucoup travaillé sur le patrimoine et les traditions, a-t-il estimé.

Selon lui, cette activité artisanale a gagné du terrain au fil des années au même titre que la robe kabyle qui sont pratiquement présentes dans des manifestations culturelles organisées dans les quatre coins de l’Algérie, d’où la nécessité de veiller à sa préservation et sa promotion à travers un accompagnement concret des artisans.

Présent à l’ouverture de la fête, le secrétaire général du haut commissariat à l’Amazighité (HCA), El Hachemi Assad, a remis des invitations à des artisans bijoutiers pour prendre part à la caravane nationale consacrée à l’œuvre de Mouloud Mammeri qui sillonne actuellement l’Algérie et qui se posera dans l’ouest du pays durant le mois d’août.

La 14e édition de la fête du bijou a été marquée par la présence de 72 bijoutiers qui ont exposé leurs produits au niveau du CEM Larbi Mezani et le centre culturel Keddach Ali. D’autres activités artisanales sont représentées par des exposants venus d’une dizaine de wilayas comme Boumerdes, Alger, Tamanrasset, Tipasa et Sidi Bel Abbès.

Malgré la cherté qui caractérise la grande variété de produits proposés par les bijoutiers, les visiteurs ont été nombreux à se rendre à Ath Yenni dès les premières heures de lancement de l’évènement en vue de découvrir les nouveautés proposées à l’occasion de cette édition et s’offrir, éventuellement, un joyau fait d’argent et de corail ainsi que de belles décorations en jaune, vert et bleu qu’on appelle communément Lfetta n Ath Yenni.