Taux d’échec important en première année : L’université algérienne patine

Taux d’échec important en première année : L’université algérienne patine

On constate que plus de la moitié des universitaires échoue à ses examens de passage en deuxième année.

Le secteur de l’enseignement supérieur en Algérie fait face à des défaillances de taille. Le constat qui en ressort n’est pas des plus glorieux. Ces manquements se traduisent aujourd’hui par un taux d’échec conséquent des étudiants en première année universitaire, toutes spécialités confondues. Si l’on se réfère aux chiffres donnés par des sources officielles et même officieuses, on constate que plus de la moitié des universitaires échoue à leurs examens de passage en deuxième année. Une situation inquiétante dans la mesure où ce nombre ne cesse de croître avec le temps. Durant l’année 2015 déjà, les universités du pays ont recensé un bon nombre d’élèves ayant raté ses première année, soit un taux estimé à 50%. Tandis que l’année 2016 a vu ce même nombre augmenter. Les responsables du ministère de l’Enseignement supérieur avaient fait état d’un taux d’échec variant entre 50 et 60%, selon les filières. Pour l’année universitaire 2017-2018, les statistiques communiquées par l’Union générale estudiantine libre (Ugel) sont encore plus préoccupantes. Les experts en la matière imputent cette situation au fait que l’orientation de l’élève ayant obtenu son baccalauréat correspond rarement aux notes qu’il a obtenues lors de son examen de passage à l’université. Certains des cadres du ministère de l’Enseignement supérieur avaient d’ailleurs suggéré la prise en compte, pour l’inscription des bacheliers à telle ou telle spécialité, des notes obtenues dans les matières essentielles. En ce qui concerne le reste des raisons, les mêmes spécialistes expliquent que la langue y est aussi pour beaucoup dans ces échecs.

Et pour cause, il faut tenir compte du fait que la scolarité des élèves algériens se fait généralement en langue arabe, et ce, du palier primaire à celui du secondaire, et que l’enseignement des filières scientifiques à l’université se fait en français. Cela tend d’après eux à déstabiliser beaucoup d’étudiants. Sur ce point-là, il est important de faire remarquer que cela ne peut constituer une cause majeure, étant donné que pratiquement le même taux d’échec est évalué du côté des étudiants en sciences humaines.

Des enseignants à l’université ont quant à eux soutenu que l’un des facteurs qui est la cause de la recrudescence de ce taux d’échec est lié à la moyenne obtenue au bac. Ils indiquent qu’en général, les étudiants qui redoublent leur première année ont eu leur bac avec une mention «passable».

Par ailleurs, notons que pour d’autres, les origines de ce constat proviendraient plutôt des méthodes d’enseignement des profs au lycée et des enseignants à l’université, qui sont bien distinctes. On parle également de l’inadéquation des programmes du secondaire et ceux de l’université.

Outre des raisons pédagogiques, il a été signalé récemment, que le taux d’absentéisme enregistré ces derniers temps au niveau de ces structures universitaires bat des records.

Ainsi, face à toutes ces suppositions, de nombreux spécialistes ont appelé les autorités compétentes à établir une étude permettant de «déterminer les réels facteurs» qui entrent en jeu dans la croissance du taux d’échec dans les universités algériennes. Rappelons que les universités du pays s’apprêtent à accueillir pas moins de 400 000 nouveaux étudiants en septembre prochain.

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