Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a demandé mardi « la formation immédiate du gouvernement d’union nationale » au Soudan du Sud à la suite du retour à Juba du chef des rebelles.
Le retour à Juba et l’investiture de Riek Machar comme vice-président « marquent une nouvelle étape dans l’application de l’accord de paix », avait souligné M. Ban dans un communiqué.
Il avait invité le Conseil à coopérer avec l’Union africaine et avec l’organisation régionale IGAD « afin de mobiliser tout le soutien nécessaire en faveur du processus de paix ».
Le Conseil de Sécurité a emboité le pas au secrétaire général pour exiger la formation du gouvernement d’union national.
« Le Conseil de sécurité demande fermement à toutes les parties de former rapidement le gouvernement de transition et d’appliquer pleinement l’accord de paix », a déclaré son président, l’ambassadeur chinois Liu Jieyi.
Les 15 pays membres exigent en outre que les belligérants respectent le droit humanitaire international, facilitent la livraison des secours à la population et accordent la « liberté de mouvement » à la mission de l’ONU sur place.
Devant le Conseil réuni en consultations, le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous avait estimé que le retour de Riek Machar devait « permettre de commencer véritablement la transition » dans un pays ravagé par la guerre civile depuis deux ans et demi.
Ce retour plusieurs fois reporté « doit ouvrir un chapitre nouveau pour le pays », a affirmé M. Ladsous.
« Il est essentiel que les parties saisissent cette opportunité pour montrer véritablement leur détermination à faire avancer le processus de paix ».
Les deux camps devront notamment mettre en place des « arrangements transitoires de sécurité », a-t-il expliqué.
M. Ladsous a mis l’accent sur le volet humanitaire en exhorant le conseil de sécurité à exiger des parties qu’elles respectent leurs obligations humanitaires internationales.
Il a une nouvelle fois déploré « les restrictions imposées par le gouvernement » sud-soudanais aux activités de la mission de l’ONU au Soudan du Sud et des travailleurs humanitaires.
Le conflit, notamment marqué par des massacres à caractère ethnique, des viols et des tortures, a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.