Son intronisation à la tète des verts avait été critiquée par les observateurs – Madjer : chronique d’un échec annoncé

Son intronisation à la tète des verts avait été critiquée par les observateurs – Madjer : chronique d’un échec annoncé

Les techniciens et les observateurs avaient pourtant averti la FAF, au moment opportun, quant à ce “choix aléatoire”.

Le bureau fédéral de la FAF a entériné hier la décision de limoger le coach national, Rabah Madjer pour insuffisance de résultats, neuf  mois après l’avoir intronisé tambour battant, à la tête des Verts. La décision a été ratifiée en début de soirée à l’issue d’une réunion marathon qui a duré jusqu’à environ 21 heures. La FAF a également pris la décision de rompre les contrats des adjoints de Madjer, à savoir Meziane Ighil, Djamel Menad, Lounès Gaouaoui et M’hamed Hanniched (voir communiqué de la FAF ci-dessous). Auparavant, ce même BF avait mis fin aux fonctions de l’Espagnol Lucas Alcaraz, qui était resté approximativement le même temps aux commandes de la sélection nationale.

Deux erreurs de casting stratégiques déjà pour une direction de la FAF, élue le 20 mars 2017, soit moins d’une année et demie.  Dans les deux cas, la FAF avait fait fi des appréhensions des Algériens par rapport aux maigres CV des deux techniciens surtout pour Madjer, limogé par deux fois auparavant de la sélection nationale en 1996 et en 2002 et recalé une troisième fois par l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelaziz Derouaz en 1999. Les observateurs et les journalistes ayant pignon sur rue avaient notamment mis en exergue le bilan catastrophique de Madjer avec les Verts, le fait qu’il ne possède pas les bilans requis pour un tel poste de responsabilité et surtout le fait qu’il soit resté plus d’une décennie sans entraîner. Son CV ne plaidait guère en sa faveur mais les ordres venus d’en haut ont changé la donne. La FAF s’est vue obligée d’entériner un choix purement politique en raison de la proximité de Madjer avec le cercle présidentiel (il avait soutenu le quatrième mandat de Bouteflika). En effet, la loi n°13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives indique dans son article 132 que “nul ne peut exercer les fonctions d’entraînement, d’arbitrage, d’animation et de formation, de suivi médico-sportif s’il ne justifie pas d’un diplôme ou d’un titre délivré et/ou reconnu équivalent par les secteurs et structures habilités à cet effet, d’une attestation d’aptitude délivrée par le ministre chargé des Sports ou toute fédération sportive nationale habilitée. Nul ne peut exercer les fonctions mentionnées ci-dessus s’il a fait l’objet d’une peine infamante”. Autrement dit, Rabah Madjer, qui ne possède pas de licence CAF “A”, ne pouvait pas prétendre réglementairement au poste d’entraîneur national.

En outre, il faut savoir que Madjer n’a pas exercé le métier d’entraîneur pendant 11 ans. Or, il existe un article dans le décret n°6-296 du 2 septembre 2006, paru au Journal officiel du 6 septembre 2006, qui stipule dans son article 51, qu’en cas de cessation d’activité volontaire pendant plus de 3 ans, le sportif de haut niveau perd la validité de son diplôme. C’est du reste d’usage aussi dans le monde entier car vous ne pouvez pas changer de métier pendant 11 ans, revenir dans le circuit de l’entraînement et faire comme si de rien n’était. Cet article de loi que nous avons retrouvé empêcherait donc Madjer de signer un contrat avec la FAF. Le chapitre 5 du décret exécutif 06-296 2006, réservé au cas de suspension et retrait de la qualité d’entraîneur de haut niveau, indique dans son article 51 que “le retrait de la qualité d’entraîneur de haut niveau à titre définitif intervient notamment en cas (…) de cessation volontaire des activités liées à la qualité d’entraîneur de haut niveau”, soit exactement le cas de Rabah Madjer qui a cessé volontairement d’entraîner depuis 11 ans. C’est dire que l’échec, encore une fois de Madjer, était prévisible pour tout le monde, sauf pour les adeptes de l’improvisation.