Sommet extraordinaire de l’UA : La Zone de libre-échange africaine actée aujourd’hui

Sommet extraordinaire de l’UA : La Zone de libre-échange africaine actée aujourd’hui

La création de cette zone peut constituer une sérieuse opportunité pour l’Algérie qui aura ainsi l’occasion de développer davantage ses exportations hors hydrocarbures.

Le Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) dont les travaux s’ouvrent aujourd’hui à Kigali, la capitale du Rwanda, revêt un caractère exclusivement économique. A ce sommet, convoqué par le chef d’Etat rwandais, Paul Kagamé, président en exercice de l’UA, est présent le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour représenter le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accompagné de Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, et Mohamed Benmeradi, ministre du Commerce.

La délégation algérienne, aux côtés des délégations des pays africains, devra valider certaines mesures permettant de surmonter les obstacles qui entravent les échanges commerciaux entre les Etats du continent africain. Il s’agit entre autres de la signature du Protocole sur la libre circulation des personnes et le passeport africain, adopté par le sommet de janvier 2018 à Addis-Abeba. Mais la mesure «star» est le lancement aujourd’hui de la zone de libre-échange africaine (Zleca). Approuvée par les dirigeants africains, la Zleca est un projet phare de l’Agenda 2063, dont le but est de faire de l’intégration économique de l’Afrique une réalité. Il faut dire que la création de la Zleca peut constituer une sérieuse opportunité pour l’Algérie qui aura ainsi l’occasion de développer davantage ses exportations hors hydrocarbures.

Le marché africain peut être porteur pour le produit algérien. Et le Forum des chefs d’entreprise (FCE) en a conscience. Faut-il rappeler que le FCE a organisé, en décembre dernier à Alger, le premier forum d’affaires algéro-africain.

Une rencontre qui a donné naissance à des contrats entre les entreprises algériennes et leurs partenaires du Tchad, Mali, Mauritanie ou encore le Kenya et l’Afrique du Sud. Sur ce plan donc, l’Algérie, dirigeants et opérateurs économiques, soutiennent cette initiative dont la mise en oeuvre va générer des résultats très bénéfiques pour tout le continent non seulement sur le plan socio-économique, mais permettra aussi de donner plus de confiance aux Africains et renforcera leur engagement et leur appropriation de l’Agenda 2063. Avec le lancement de la zone de libre-échange qui devra inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) ainsi que toutes les communautés d’Afrique (CAE, Sadc, Ceeac, Cedeao…) et l’Union du Maghreb arabe, les pays africains vont démontrer toute leur volonté d’aller vers une intégration réussie permettant la concrétisation de projets en commun. Outre les bénéfices qui en découleront, la mise en oeuvre d’un accord sur la Zone de libre-échange est considérée par des experts en économie comme «un signal de la détermination du continent à rompre avec les récits négatifs du passé pour se tourner vers un avenir fondé sur une prospérité partagée». Selon une étude de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la conclusion et la mise en oeuvre fructueuses d’un accord sur la zone de libre-échange, complétées par des efforts visant à améliorer les infrastructures liées au commerce et les procédures douanières, ainsi qu’à réduire les coûts de transit et autres coûts des échanges, pourraient entraîner une hausse de 52%, soit environ 35 milliards de dollars du commerce intra-africain d’ici 2022. Et concernant les infrastructures de base qui jouent un rôle fondamental dans la stimulation et la facilitation du commerce et l’investissement, il y a lieu de souligner à ce propos, les efforts consentis par l’Algérie, notamment sa participation à la réalisation de la route transsaharienne qui reliera, dès 2018, Alger à Lagos au Nigeria. Il y a également lieu de souligner la réalisation de la liaison fibre-optique Alger-Lagos, de même que le gazoduc transsaharien entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria, incluant des bretelles vers d’autres pays de la sous-région ou encore la réalisation de multiples réseaux routiers et de chemins de fer. Ces projets auront des retombées positives sur le commerce intra-africain, le commerce extérieur de l’Afrique, ainsi que le développement du continent en général. Rappelons enfin que les négociations en vue d’établir une zone de libre-échange continentale ont été lancées lors du Sommet de l’UA qui s’est tenu en juin 2015 à Johannesburg.