SIid Ahmed Ferroukhi à ” l’Expression” : “Les Algériens recherchent une nouvelle offre politique”

SIid Ahmed Ferroukhi à ” l’Expression” : “Les Algériens recherchent une nouvelle offre politique”

Il estime qu’il faut changer de méthode pour se faire entendre des citoyens. A ce titre, il préconise la création d’un réseau d’élus FLN.

Quelle évaluation faites-vous de ces 17 jours de campagne électorale?

Les Algériens, je les perçois très préoccupés par les conditions de vie et l’évolution du pays. ils ont besoin de s’exprimer dans des formes direct. Il ne faut aller à leur contact. Il faut pas hésiter à être dans les lieux et leurs conditions de vie pour pouvoir installer une proximité, une écoute pour apprendre d’eux. La perception qu’ont les citoyens de ce qui se fait, de ce qu’ils voudraient voir dans leur quotidien, des réponses qu’ils attendent à leurs questionnements de la société en général et de la wilaya où ils vivent.

Il est communément admis que l’Algérie est réfractaire à la chose politique. Pour votre première campagne électorale, quel enseignement tirez-vous?

Je ne pense pas que les citoyens soient réfractaires. Le problème est dans la perception du rôle et des impacts du monde politique sur leur quotidienneté. Les Algériens comprennent très bien que l’un et l’autre sont liés. Dans le même temps, ils sont à la recherche, sans le dire, d’une nouvelle offre politique, d’un changement de méthode et d’une communication qui leur permettent de bien percevoir comment sont pris en charge leurs problèmes de logement, de santé, d’éducation, d’emploi, d’intégration des jeunes dans la société et autres. Je crois qu’on ne fait pas assez d’efforts pour d’abord, expliquer ce qui est en train de se faire.

Il faut dire que collectivement, nous n’avons pas la capacité de percevoir les réalisations. De plus, les mécanismes mis en place, souvent trop globaux, ne touchent pas certaines spécificités et de réalités, parfois complexes, que le législateur ne prévoit pas. De fait, les gens n’ont pas de réponse à leurs questionnements, s’ils ne sont pas dans les normes. Il s’ensuit une espèce de silence de la part de l’administration qui amène les citoyens à rejeter l’offre qui leur est faite. Pour exemple, je cite les agriculteurs qui n’ont pas eu leur droit de concession, parce qu’il y a des indus occupants dans les exploitations agricoles.

Ces cas sont transmis à une commission wilayale de contentieux qui n’a pas d’ancrage juridique. Il en résulte un blocage que l’agriculteur n’arrive pas à s’expliquer. Cela pour dire qu’il arrive qu’on tombe sur une complexité sur le terrain, sans disposer d’outil juridique pour la traiter. Donc, les citoyens ont l’impression que rien ne se fait, que c’est statique…

Cet état de fait décrédibilise l’action politique. Comment vous répondrez à cette attente visiblement impossible à satisfaire?

Il faut travailler autrement, innover dans les méthodes. Le pays évolue tellement vite avec des situations, parfois, multiples et complexes qui obligent le politique à être en permanence en contact avec la société. Il faut s’adapter à une réalité changeante. Au FLN on préconise de systématiser le contact élu-citoyen.

Il faut faire en sorte à ce que les élus locaux et nationaux puissent recevoir les gens au quotidien pour avoir une capacité d’adaptation à la réalité des choses et de faire en sorte à faire remonter les préoccupations citoyennes de manière à les intégrer dans les lois, les règlements et la pratique administrative de tous les jours.

C’est pour cela qu’il faut changer de méthode d’approche et surtout introduire des outils modernes dans la gestion, dont la numérisation qui a déjà montré son efficacité. Dans l’état civil par exemple, la modernisation a considérablement réduit les souffrances des citoyens.

Quelles sont les trois grands points du programme du FLN?

C’est difficile de résumer notre programme en trois points. Le premier axe consiste à suivre la réalisation de ce qui a déjà été entrepris. Le logement, la santé, la réhabilitation des écoles… il y a aussi le plan de circulation à Alger.

Toutes ces opérations doivent être menées à bien et bénéficier à la société en général et à ceux qui y ouvrent droit. Le deuxième axe tient dans l’efficacité et la modernisation des dispositifs et notamment trouver des solutions nouvelles à des problèmes qui ne trouvent pas leur fin avec la législature actuelle. Pour réussir cette phase de notre programme, il faut travailler en étroite collaboration avec la société civile, mais également créer des passerelles avec l’ensemble des citoyens grâce aux réseaux sociaux. Et pour ce qui nous concerne en interne. On a l’intention de créer, après les élections, un réseau d’élus du local jusqu’au national.