Selon un rapport de l’organe de coordination pour l’analyse de la menace: Le wahhabisme étend ses tentacules en Belgique

Selon un rapport de l’organe de coordination pour l’analyse de la menace: Le wahhabisme étend ses tentacules en Belgique

Le patron de la Sécurité d’État, Jaak Raes, avait déjà affirmé, en janvier dernier, que sur les 350 mosquées existantes, seules 81 sont agréées. Mais l’idéologie wahhabite se propage surtout via Internet et les chaînes satellitaires.

Un rapport confidentiel de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam) dresse un tableau noir sur la progression sournoise de l’idéologie wahhabite en Belgique et fait état d’un nombre de plus en plus croissant de mosquées qui échappent à tout contrôle des autorités belges. Le texte, dont une copie est disponible depuis hier sur la version en ligne du quotidien De Standaard, indique qu’“un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques en Belgique, comme ailleurs en Europe, est sous l’influence du dispositif missionnaire wahhabite salafiste”, notant que “parallèlement, les imams des mosquées ‘autorisées’ sont de plus en plus nombreux à tomber sous l’influence du salafisme où le sont déjà”.

Ce constat a été dressé après une vaste enquête sur l’impact du salafisme en Belgique et en Europe, rapporte la presse belge.

Riyad est directement montré du doigt dans le financement de cette idéologie qui a déstabilisé bien des pays et encouragé l’extrémisme violent, dont on voit quotidiennement les résultats à travers la terreur des groupes terroristes tels qu’Al-Qaïda, l’autoproclamé État islamique, les Shebab somaliens ou Boko Haram au Nigeria, pour ne citer que ces mouvements criminels. “Le dispositif missionnaire wahhabite travaille à travers la prédication, la formation et le financement des organisations qui revendiquent un statut non politique et non violent orienté (vers les actions de bienfaisance ou la promotion de la culture musulmane, ndlr), mais en réalité travaillent habituellement dans un cadre extrêmement puritain et intolérant”, ajoute ce rapport de 71 pages, bien documentées.

“Leurs efforts (des associations) visent souvent à détourner les musulmans des valeurs et des normes de l’Europe occidentale qu’ils perçoivent comme étant contraires à la révélation dans le Coran ‘et la charia’”, explique le même texte. Mais pour ce faire, l’Arabie saoudite procède d’une manière détournée, en offrant des bourses d’études à des personnes bien choisies, avant de les lâcher dans la nature, en leur offrant les moyens matériels et financiers nécessaires, pour distiller leur venin à travers le monde.

Selon le rapport de l’Ocam, “ils sont de plus en plus nombreux les musulmans sunnites à considérer les principes wahhabites comme la norme”. L’Algérie et d’autres pays d’Afrique du Nord n’échappent pas à cette idéologie, financée à coups de milliards de dollars par une Arabie saoudite qui cherche à asseoir son contrôle de cette manière. “L’imam modéré dans sa mosquée ne peut rien faire face à cette violence médiatique”, précise encore l’Ocam, dont le responsable Paul Van Tigchelt n’a pas souhaité réagir à la fuite de ce rapport qui dévoile la réalité d’une Arabie saoudite qui continue à nier sa responsabilité dans le financement et la promotion du terrorisme.