Sellal : “Un port sec prochainement érigé à Tamanrasset”

Sellal : “Un port sec prochainement érigé à Tamanrasset”

“L’objectif est aujourd’hui de faire de Tamanrasset un espace d’échanges avec l’Afrique profonde et de lui permettre d’assumer un rôle pivot dans les domaines du transport terrestre et aérien”, a indiqué le Premier ministre.

Faire de Tamanrasset une base logistique destinée à la promotion des exportations et des échanges commerciaux avec l’Afrique profonde, est l’une des ambitions affichée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de la visite qui l’a conduit, jeudi, à cette wilaya du Grand-Sud. Une alternative stratégique sur laquelle mise le gouvernement pour sortir de la crise qui plombe l’économie du pays.

La réalisation d’un port sec est ainsi prévue dans cette région afin de faciliter le transbordement des cargaisons maritimes vers les autres pays africains à même de développer la production nationale en réorientant nos exportations vers le continent noir et non vers l’Europe et l’Amérique. “L’objectif est aujourd’hui de faire de Tamanrasset un espace d’échanges avec l’Afrique profonde et de lui permettre d’assumer un rôle pivot dans les transports terrestre et aérien”, a indiqué le Premier ministre en mettant en exergue la rentabilité économique et l’importance du projet de la station terrestre des télécommunications lancé dans la wilaya à l’effet d’assurer des prestations de téléphonie et d’Internet par satellite avec le Niger et le Mali. Le projet permet aussi le développement des réseaux de télécommunication filaires et satellitaires en faveur des transporteurs desservant le Sud qui bénéficieront désormais du service GPS (Géolocalisation par satellite) pour mieux gérer leurs réseaux et contrôler ainsi l’acheminement des marchandises.

Les mutations économiques contraignant le pays à diversifier ses ressources, ont été évoquées par Sellal qui a mis l’accent sur la nécessité d’exploiter les énergies renouvelables et de promouvoir l’activité agropastorale et touristique dans le sud du pays et les Hauts-Plateaux. Le Premier ministre a promis ainsi de réétudier les possibilités de relancer les prochaines saisons touristiques sahariennes dans de meilleures conditions en coordination avec les acteurs et opérateurs de ce secteur névralgique qui ont exigé d’alléger les procédures d’accueil de touristes étrangers et de ne plus les traiter comme “de vulgaire contrebandiers”.

Bassoudi Nadjem, responsable d’une agence touristique, auditionné récemment par les gendarmes de Tamanrasset, a eu l’occasion de relater sa dernière mésaventure avec des touristes Italiens “maltraités” lors de leur voyage au site de l’Assekrem. La décision du Premier ministre ne se fait pas attendre, puisqu’il envisage, d’ores et déjà, de décharger la gendarmerie de cette besogne et de confier le volet sécuritaire des touristes à des agences spécialisées pour éviter de tels couacs dans l’avenir. Au terme de cette visite, une rencontre avec “la société civile”, a été organisée au centre universitaire El-Hadj Moussa-Ag Akhamouk, au cours de laquelle l’hôte de l’Ahaggar a entendu les problèmes de la population locale.

Les préoccupations soulevées se sont articulées autour du dossier des constructions illicites et de la mafia du foncier qui sévit impunément au vu et au su de tout le monde, des projets de routes et de leur maintenance, de la réalisation des structures de santé, du dossier de l’emploi et la promotion du centre universitaire au rang des universités. Le Premier ministre a été interpellé pour ses engagements pris lors de son dernier passage dans l’Ahaggar, en novembre 2013, mais qu’il n’a toujours pas honorés, notamment concernant l’équipement des cités universitaire en ambulance et la satisfaction des besoins en matière de logement. Visiblement embarrassé, Sellal s’est justifié par les restrictions imposées par la chute des prix du pétrole  et promis encore une fois d’être à la hauteur de ses engagements. Le tout prochain rendez-vous était au menu de cette visite. Accompagné d’une dizaine de ministres, Sellal a déterré son vieux cahier journal contenant ses histoires partagées avec les notables de cette région où il occupait le poste de chef de daïra, pour titiller l’égo des Imgagh et les inviter à investir massivement les urnes. “Les prochaines élections législatives sont un pas en avant vers un lendemain prospère et je demeure convaincu que les habitants de l’Ahaggar et de Tidikelt participeront en masse à cette échéance qui constituera un nouveau jalon sur la voie de l’édification institutionnelle nationale”, a-t-il déclaré en appelant l’assistance à préserver les acquis de la République et de lutter contre la scission.