Sécurité routière : Permis à points, c’est parti !

Sécurité routière : Permis à points, c’est parti !

Attention ! Votre permis de conduire, même s’il date de 50 ans, est depuis ce matin un permis de conduire à points ! Enfin, après quelques retards, le permis de conduire algérien entre dans l’espace électronique.

Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bédoui, se rendra au centre de biométrie du Hamiz, à l’est d’Alger, pour donner le coup d’envoi au basculement de tous les permis de conduire des Algériens – entre 12 et 13 000 000 unités – dans une plateforme électronique.

Cette opération d’envergure nationale éliminera les faux permis ou ceux délivrés en double. C’est quoi en fait le permis de conduire à points ? «Le permis de conduire est affecté d’un capital de nombre de points définitif fixé à 24 points. Celui-ci est réduit de plein droit si le titulaire du permis a commis une infraction pour laquelle cette réduction est prévue.

A cette réduction, s’ajoute un autre retrait, en cas de non-paiement de l’amende forfaitaire correspondant à l’une des infractions prévues dans la présente loi.»

C’est ainsi que le définit l’article 8 de la loi 17/05 du 17 février 2017 modifiant et complétant la loi 01/14 du 19 août 2001 portant l’organisation, la sécurité et la police de la route. Dans l’attente de la dotation des policiers et gendarmes d’équipements informatiques adéquats, il y aurait certainement une période de flottement.

Les responsables qui accompagneront le ministre ne manqueront certainement pas de fournir des explications et des indications pour sensibiliser les automobilistes sur ce changement important. Il y a, effectivement, un grand travail d’explication en direction des conducteurs notamment en ce qui concerne le barème du retrait des points et les moyens et délais par lesquels le conducteur sanctionné pourrait recouvrer ses droits.

Du point de vue des citoyens, ces derniers espèrent que ce nouveau système introduira plus de justice dans la répression contre la délinquance et la criminalité routière et la sanction des fauteurs. Et pour cause, les policiers et les gendarmes sont implacables et ne s’embarrassent pas des relations amicales ou familiales et du copinage. «Une fois le numéro du permis introduit dans le système, l’informatique étant un instrument bête et discipliné, l’infraction ne peut plus être supprimée. De plus, une fois la carte grise numérisée, le policier ou le gendarme a toutes les données concernant le conducteur ou le véhicule sur son écran, y compris la validité de l’assurance. Il n’a plus à consulter le papier, tout est dans la puce», nous confie une source proche de ce projet. Exemple, un policier ou un gendarme qui constate qu’un autre gendarme ou policier circule sans assurance ne peut dire qu’il ne le savait pas.

Le système le lui dira et lui rappellera cette indication. En clair, il vaut mieux être en règle avec la loi avant que le policier ou le gendarme ne vous fasse signe de serrer à droite et de vous arrêter, sinon c’est la galère. Il faudrait aussi que les agents de l’ordre mettent sur un pied d’égalité tous les conducteurs, quelles que soient leurs fonctions. Au niveau de la crédibilité du nouveau permis, elle sera consolidée.

En effet, la numérisation va faire le ménage en se débarrassant de faux permis et rendra également le nouveau permis infalsifiable.

Système entièrement algérien et exportable

Ce projet en cours d’exécution est réalisé en partenariat algéro-algérien entre, d’une part, l’entreprise privée HB Technologie basée à Rouiba et l’Imprimerie officielle. La plateforme et tous les instruments de ce projet ont été réalisés par HB Technologies dont le P-dg est Hamid Benyoucef.

De son côté, l’Imprimerie officielle se chargera de la confection de la carte (permis). «Notre produit est fiable et adaptable à tout pays qui en fera la demande», nous dira Benyoucef. Bref, la balle est dans le camp des pouvoirs publics, plus particulièrement les AE et l’intérieur, qui auront en charge d’en faire la promotion auprès de pays tiers. Le gain pour l’Algérie est double : elle exportera son expérience et du prestige et elle importera des devises.

Abachi L.