“Révolte’arts” pour perpétuer la révolution pacifique: Les artistes réinvestissent l’espace public à Tizi Ouzou

“Révolte’arts” pour perpétuer la révolution pacifique: Les artistes réinvestissent l’espace public à Tizi Ouzou

Malgré le froid et la pluie qui tombait par intermittence en cette journée printanière, les participants ont tenu à exprimer leur rejet du système et demander une transition démocratique.

La place M’barek-Aït Menguellet, située à la sortie-ouest de la ville de Tizi Ouzou, a abrité, hier, la troisième action du mouvement des artistes intitulé “Révolte’Arts”, ce qui a permis aux concernés d’occuper, comme chaque samedi, ce grand espace public très prisé par les citoyens et les familles de Tizi Ouzou pour présenter des activités artistiques et perpétuer, ainsi, la protesta contre le régime dont tout le peuple algérien exige le départ pur et simple.

Malgré le froid et une légère pluie qui tombait par intermittence en cette journée printanière, les participants ont tenu, à travers ce rassemblement d’artistes, à exprimer leur rejet du système et demander une transition démocratique qui garantisse la liberté d’expression artistique et culturelle en Algérie.

Selon ses initiateurs, “Révolte’Arts” vise notamment “à promouvoir la lutte avec l’art et la culture et à poursuivre le caractère pacifique de la révolte populaire algérienne”. Et d’ajouter : “La jeunesse algérienne a prouvé son niveau de conscience et sa détermination inébranlable à réaliser une transition démocratique garantissant l’expression artistique et culturelle.” Le jeune et dynamique animateur de ce mouvement des artistes, Aksil Ticherfatine, qui veille à la réussite et à l’organisation des activités, dira : “Nous sommes à notre troisième action de ‘Révolte’Arts et nous remarquons de plus en plus que les artistes commencent à s’imprégner de l’idée et prennent part à nos activités qui sont ouvertes à tous les artistes.

Pour cet acte 3 de l’événement, nous avons noté la présence de tagueurs, de dessinateurs, de photographes, mais aussi de comédiens, de chanteurs et de poètes.” Et notre interlocuteur de renchérir :  “L’événement s’inscrit toujours dans une démarche de lutte pour les libertés tout en exigeant de ce régime de plier bagage sans aucune condition.” Le même Aksil Ticherfatine précisera : “Nous sommes encore là pour dire que le terrain appartient au peuple et à toute cette jeunesse qui lutte pour se réapproprier l’espace public. Et nous espérons toucher d’autres espaces de la ville de Tizi Ouzou et d’autres localités, mais nous aimerions également que d’autres personnes initient ce genre de manifestations culturelles dans d’autres wilayas avec un accès à tous les artistes et à tous les styles car l’art est un instrument de liberté.” Pour de nombreux participants rencontrés sur place, “cette action est une manière d’être à la hauteur des aspirations profondes du peuple qui lutte pour sa libération”.

D’ailleurs, un participant à cette manifestation a tenu à rappeler une affirmation du célèbre et regretté artiste-peintre M’hamed Issiakhem qui disait : “Tout art stagnant est un art rétrograde et tout art qui se veut en avance sur le peuple est un art prétentieux et malhonnête.” Et d’insister sur le fait qu’“il faut constamment respecter ce peuple en restant à son niveau et évoluer avec lui”.

K. Tighilt