Retour de milliers de terroristes vers leurs pays d’origine: Le Maghreb dans le viseur de Daesh

Retour de milliers de terroristes vers leurs pays d’origine: Le Maghreb dans le viseur de Daesh

Dès 2011 l’Algérie a pris des mesures de sécurité très strictes en adoptant une stratégie de prévention efficace.

Si l’Europe craint le retour de 3000 terroristes ayant servi l’organisation criminelle l’Etat islamique, des pays voisins de l’Algérie à savoir le Maroc à l’ouest, la Tunisie et la Libye à l’est et au sud-est seront confrontés à un nombre plus conséquent.

Il ne s’agit pas de centaines mais de milliers de terroristes. C’est certainement la chute fatale de ce monstre au Liban, en Syrie et en Irak, qui va précipiter le retour de ces mercenaires vers le Nord de l’Afrique d’où la mobilisation des troupes de l’Armée nationale populaire au niveau des frontières. Il s’agit de toutes les frontières vu que l’Algérie est assiégée par des pays producteurs de terrorisme.

C’est aussi dû à l’éclatement de la crise des pays du Golfe qui conduit à l’implosion de Daesh. Pour ces terroristes dont le nombre est estimé à 15 000, il est impossible d’établir des statistiques exactes pour l’instant. Néanmoins, le général américain Michael Nagata avait déclaré en mai dernier qu’il s’agit d’environ 40.000 terroristes étrangers qui sont venus rejoindre le groupe terroriste Daesh en Irak et Syrie depuis ses débuts. Le nombre est substantiel.

La France d’après ses renseignements avait estimé le nombre à 30 000 terroristes. Entre le recrutement et les pertes il est donc difficile d’avancer un nombre avec exactitude. De son côté le New York Times a semble-t-il surévalué le chiffre? Pour cet organe de presse il s’agit de 50.000 et 80.000 avec une grande majorité de terroristes locaux. Sans compter d’éventuels renforts venant de Libye, de Boko Haram ou d’Occident.

Pour Olivier Hanne, islamologue et auteur de L’Etat islamique «Anatomie du nouveau Califat», le chiffre est plutôt entre 150.000 et 200.000 terroristes dans le monde avance le chercheur. Donc nul n’est en mesure de dégager le flou du nombre exact de cette nébuleuse qui, aujourd’hui, est en train d’agoniser. Une organisation qui, si elle a réussi à émerger durant trois ans à peine en Orient, a été mort-née en Algérie qui, très tôt avait décelé les desseins d’une guerre mondiale qu’on a bien dissimulés sous la bannière du terrorisme.

Dès 2011 l’Algérie a pris des mesures de sécurité très strictes en adoptant une stratégie de prévention qui a permis d’ailleurs de contourner le phénomène en neutralisant tous les groupes ayant fait allégeance à cette organisation terroriste soutenue par plusieurs pays. L’état-major qui a su estimer l’ampleur de la menace continue jusqu’à l’heure à maintenir l’alerte au niveau des frontières terrestres et aéroportuaires, ne manquant pas d’ailleurs de collaborer avec ses partenaires. La plus grande menace reste la Libye, mais aussi la Tunisie et le Maroc.

Ceux-là même comptent des milliers de terroristes au sein de Daesh, qui seront de retour vers leurs pays d’origine. Une menace que l’Algérie prend avec beaucoup de considération et pour laquelle elle a pris les dispositions nécessaires pour garder son territoire en sécurité. L’effectif a été revu à la hausse, les opérations de ratissage ont été multipliées et les vols de reconnaissance s’effectuent le long de la journée et c’est forcément cette vigilance et ce professionnalisme qui ont permis à l’ANP de découvrir les caches nombreuses des armes au Sud, le démantèlement des réseaux de soutien et la neutralisation de terroristes.

L’ANP a fait du renseignement opérationnel le nerf de sa lutte antiterroriste. Elle exploite sa banque de données avec des interventions ciblées et précises d’où les résultats probants enregistrés au quotidien. Aujourd’hui elle est sortie de la zone rouge des pays à haut risque en se classant dans le top 10 des pays les plus sécurisés du monde. Et ce malgré le fait qu’elle est entourée de pays instables aussi bien sur le plan sécuritaire que politique. Des sources ne manqueront pas de confier que le risque peut aussi parvenir du Mali un pays instable et surtout qui fait l’objet d’une occupation militaire occidentale. L’armée française n’est pas la seule à occuper le sol malien sous prétexte de combattre le terrorisme, les Américains sont aussi présents, prétendant défendre la même cause.