Remaniement ministériel et maintien de Benghebrit: Déception chez les islamistes

Remaniement ministériel et maintien de Benghebrit: Déception chez les islamistes

P160613-07.jpgLeur revendication portant sur le départ de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, n’a pas eu l’écho favorable.

Ils n’ont pas eu ce qu’ils revendiquaient finalement. Les partis de la mouvance islamiste sont mécontents. Le remaniement gouvernemental opéré samedi dernier par le chef de l’Etat n’a pas répondu à leurs aspirations.

Leur revendication portant sur le départ de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, n’a pas eu l’écho favorable. Ce remaniement va sérieusement à l’encontre de la volonté des islamistes qui ont mené une campagne tambour battant contre Mme. Benghebrit surtout après la fuite des sujets des épreuves du bac. «Ce remaniement est loin de refléter le changement désiré et de traduire les aspirations du peuple qui revendiquait le départ de la ministre de l’Education dont le secteur a été secoué par le scandale du bac», a déclaré Filali Ghouini, secrétaire général du mouvement El-Islah. Contacté par nos soins, ce député estime plutôt que c’est un défi à l’opinion publique et aux revendications des citoyens.

«Il n’y a ni critère ni aucune référence adoptée dans le choix des ministres à part celui de l’allégeance», a déploré Fillali en estimant que cela ne changera pas les choses et n’apportera aucune valeur ajoutée au pays. Le député du Parti de la justice et du développement (PJD), Lakhdar Benkhelaf ne cache pas son désarroi. «On ne s’attendait pas à un tel remaniement, mais à un changement qui reflète l’esprit de la nouvelle Constitution», a-t-il affirmé en précisant que le départ de la ministre de l’éducation était imminent après le scandale du bac. «Après ce qui s’est passé aux épreuves de bac toute la population a réclamé le départ de la ministre de l’Education, mais en vain», a-t-il déploré en soutenant qu’il ne faut pas uniquement changer les personnes, mais également les programmes et les politiques. M.Benkhelaf estime que ces changements sont opérés sans pour autant faire aucune évaluation. «Il y a des départs d’un nombre de ministres et l’arrivée d’autres sans évaluer les compétences et les faiblesses de chacun», a-t-il regretté avant de rappeler que depuis 2012 le gouvernement n’a pas présenté le bilan de ses activités.

«Le gouvernement est devenu un centre de recyclage pour les ministres», a soutenu notre interlocuteur. Même avis avancé par le député du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Contacté par nos soins, Naâmane Laouer a qualifié ce remaniement de «non-événement». Le député du MSP précise que cette démarche consacre la continuité et ne répond pas à une volonté de changement. «On est en train de faire des rotations sans jamais faire une évaluation des ministres», a-t-il soutenu en estimant qu’il n’y a pas des ministres qui passent partout. M.Laouer dit ne pas comprendre comment on maintient des ministres dont le secteur a fait l’objet de scandale, allusion faite à Nouria Benghebrit. «Ce n’est pas comme ça qu’on gère la situation en ces moments de crise», a jugé M.Laouer qui relevé l’absence de concertations avec les partis majoritaires autour de cette question. Suite à la fuite des sujets du bac, les partis islamistes, faut-il, le reconnaître, ont haussé le ton réclamant carrément le départ de la ministre de l’Education.

Ces derniers ont même signé des pétitions et mené des campagnes auprès des citoyens pour faire pression sur le gouvernement, mais en vain. Malgré tout ce tapage, les islamistes n’ont pas eu gain de cause. Bien au contraire, la ministre a été réconfortée et soutenue dans ses choix et sa stratégie, par le chef de l’Etat.